Même si c’est le
président américain, Donal Trump qui en est le facilitateur, certains y voient
un pas en avant vers la stabilité régionale d'autres craignent qu'il ne
s'agisse que d'une façade dissimulant des réalités plus sombres .
En effet, l'histoire des accords de paix en République
Démocratique du Congo (RDC) est jalonnée de promesses non tenues et de
résurgences de conflits, ce qui justifie un examen critique de ce nouvel effort
diplomatique.
Le président américain a encensé cet accord de paix, mais il faut le dire
qu’il ne maîtrise pas tous les contours des véritables enjeux de ce conflit. Sans
ambages, Trump n’est pas jésus christ pour accomplir les promesses de paix entre
deux pays voisins dont ne manifeste pas l’intention de se désarmer.
L'une des principales
critiques adressées à l'accord de Washington est son manque de substance réelle
en matière de désarmement, en particulier du côté rwandais . L'absence d'une
volonté claire de Kigali de se désengager militairement du territoire congolais
soulève des questions quant à la sincérité de son engagement en faveur de la
paix , mais l'efficacité de cette mesure reste incertaine, étant donné les
difficultés rencontrées par le passé pour éradiquer ce groupe armé
L'accord de Washington est critiqué pour son silence sur
plusieurs points cruciaux :
1. La question des
réparations :L'accord ne prévoit aucune mesure de réparation pour les millions
de victimes des conflits en RDC. Cette omission est perçue comme une injustice
par de nombreux Congolais, qui estiment que les souffrances endurées doivent
être reconnues et compensées.
2. Les sanctions :
L'absence de sanctions concrètes en cas de non-respect de l'accord est un autre
point faible. Sans mécanismes de contrainte, il est à craindre que les parties
prenantes ne soient pas incitées à respecter leurs engagements.
3. La souveraineté de
la RDC :Des voix s'élèvent pour dénoncer une atteinte à la souveraineté de la
RDC, estimant que l'accord légitime l'occupation et les opérations d'une armée
étrangère sur son territoire
Le Rwanda, acteur incontournable ou pyromane repenti ?
La position du Rwanda dans ce conflit est ambiguë. D'un
côté, Kigali est présenté comme un partenaire essentiel pour la stabilisation
de la région . De l'autre, le Rwanda est accusé de soutenir activement le M23,
un groupe rebelle qui a déstabilisé l'est de la RDC. Tant que cette ambiguïté
ne sera pas levée, il sera difficile de croire à un engagement sincère du
Rwanda en faveur de la paix.
La guerre comme seule issue ?
Face à ces incertitudes, certains observateurs estiment que
la guerre reste la seule option réaliste pour résoudre le conflit en RDC. Ils
soutiennent que seul un rapport de forces favorable à Kinshasa peut contraindre
le Rwanda et les groupes armés à cesser leurs activités déstabilisatrices .
Cependant, cette option comporte des risques considérables, notamment celui
d'une escalade régionale et d'une aggravation de la crise humanitaire.
L'accord de Washington représente une nouvelle tentative de
mettre fin à un conflit qui a causé d'immenses souffrances en RDC. Cependant,
son manque de substance, ses silences et l'ambiguïté de la position du Rwanda
suscitent de profondes inquiétudes. Il est essentiel que la communauté
internationale reste vigilante et exerce une pression constante sur toutes les
parties prenantes pour qu'elles respectent leurs engagements . Sinon, l'accord
de Washington risque de n'être qu'une paix illusoire, prélude à une nouvelle
spirale de violence en RRDC.
Samuel Nakweti
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