Kigali entérine l’accord de paix signé avec Kinshasa le 27 juin à Washington, sous médiation américaine, et affiche sa volonté de consolider le processus par les négociations de Doha. Une dynamique diplomatique qui vise à apaiser les tensions dans la région des Grands Lacs et à poser les bases d’une coopération sécuritaire et économique durable.

Dans une volonté affichée de relancer le processus de paix dans la région des Grands Lacs, le gouvernement rwandais a approuvé, mercredi 16 juillet, le projet de loi portant ratification de l’accord de paix conclu avec la République démocratique du Congo (RDC), signé le 27 juin à Washington, sous médiation américaine.

Dans un communiqué diffusé par ses canaux officiels, Kigali a salué ce texte et réaffirmé son engagement à en respecter les dispositions, tout en exprimant son optimisme quant à la poursuite des négociations en cours à Doha, au Qatar.

« Une étape importante vers la résolution des préoccupations sécuritaires du Rwanda, le rétablissement de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs, ainsi que la promotion de l’intégration économique régionale. Le Rwanda reste déterminé à mettre en œuvre cet accord et attend avec intérêt la conclusion des pourparlers de Doha, facilités par l’État du Qatar, avec le soutien de l’Union africaine », indique le communiqué.

Par ailleurs, ces discussions, engagées dans un cadre multilatéral, visent à approfondir la feuille de route politique et sécuritaire définie à Washington. Elles portent notamment sur le désarmement des groupes armés, le renforcement de la coopération transfrontalière et le respect mutuel de la souveraineté territoriale.

L’accord signé dans la capitale américaine intervient alors que les tensions se sont accrues dans l’est de la RDC, théâtre de violents affrontements entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23, que Kinshasa accuse de bénéficier du soutien du Rwanda. Ce contexte a contribué à une aggravation de la crise humanitaire et à une dégradation des relations bilatérales.

Aucune réaction officielle n’avait encore été enregistrée, jeudi 17 juillet, du côté congolais. Mais, dans de précédentes déclarations, le président Félix Tshisekedi avait évoqué « une opportunité de tourner une page sombre des relations bilatérales ».

Signé en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, l’accord de Washington pourrait marquer un tournant dans l’histoire récente de la région, en apportant une réponse concertée à près de trois décennies de crise sécuritaire, alimentée par la résurgence du mouvement rebelle AFC/M23.

Le texte comporte plusieurs engagements clés : respect de l’intégrité territoriale, cessation des hostilités, désengagement et désarmement progressif des groupes armés non étatiques, mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire fondé sur le CONOPS du 31 octobre 2024, facilitation du retour des réfugiés et personnes déplacées, accès humanitaire élargi et lancement d’un cadre de coopération économique régionale.

Gloire MALUMBA.K