Au cinquième jour des violences, les affrontements ont repris dans plusieurs villages de la plaine de la Ruzizi, ce samedi 6 décembre. Depuis 5 heures du matin, la coalition Wazalendo-FARDC-FNB et l’AFC-M23 s’affrontent dans la zone de Kamonyi, en direction du village de Lubarika, que la rébellion tente de s’emparer, bastion des Wazalendo.
Selon des sources locales, la situation reste particulièrement préoccupante à Kamanyola, où des tirs d’armes lourdes se font entendre à distance, accompagnés de détonations de bombes lancées depuis Luvungi vers Kamanyola, et inversement. Cette escalade provoque une forte panique parmi les habitants, qui ignorent quelle direction prendre pour se mettre à l’abri.
La veille, plusieurs morts et d’importants dégâts matériels avaient été enregistrés à Kamanyola, Luvungi, Mutarule et Lubarika à la suite des bombardements. Des corps gravement touchés par les explosions, certains entièrement calcinés, ont été observés à différents endroits. Des dizaines d’enfants, de femmes et de personnes âgées, fuyant vers des zones supposées sûres, ont été surpris par des obus. Ces scènes ont été qualifiées « d’insoutenables » par des témoins.
Face à l’intensification des combats, les populations civiles continuent d’abandonner leurs villages pour se diriger vers des zones jugées plus sûres. À Kamanyola, plusieurs familles ont traversé la frontière vers le Rwanda, tandis que d’autres restent barricadées dans leurs maisons. Certains habitants se rassemblent le long de la rivière Ruzizi dans l’espoir de passer au Burundi, sans succès jusqu’à présent.
À Luvungi, Lubarika et Bwegera, les habitants fuient vers Sange, cherchant refuge loin des bombardements, tandis que d’autres se dirigent vers la ville d’Uvira, espérant y trouver un minimum de sécurité. Ces déplacements massifs inquiètent les acteurs humanitaires, qui craignent une aggravation rapide de la situation.
Cette nouvelle montée de violences intervient au lendemain de la signature, à Washington, d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, jeudi 4 décembre. La cérémonie a été marquée par l’absence remarquée de poignée de main entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi.
Gloire MK
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