La Cour de cassation doit rendre, ce mercredi 27 août, son verdict dans le procès de Constant Mutamba, ancien ministre congolais de la justice, poursuivi pour le détournement présumé de 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani.

L’affaire, qui se situe à la croisée des enjeux judiciaires et politiques, pourrait connaître un tournant décisif. Le parquet a requis dix ans de travaux forcés, assortis de sanctions politiques et civiles, contre l’ancien ministre. Selon l’accusation, les fonds en cause provenaient de l’Ouganda, en exécution d’un arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) sur l’indemnisation des victimes de la « guerre de six jours » ayant opposé Kampala à Kigali dans le nord-est de la RDC en 2000.

Le parquet reproche à Constant Mutamba d’avoir transféré ces 19 millions de dollars du compte FRIVAO du ministère de la justice vers celui d’une société présentée comme fictive, Zion Construction, dont les actionnaires seraient en fuite. À l’audience, l’avocat général Sylvain Kalwila a plaidé pour la reconnaissance de l’infraction de tentative de détournement de fonds.

L’ancien ministre a rejeté ces accusations, dénonçant un « complot politique ». « Vous avez le choix de condamner un innocent ou de l’acquitter en entrant dans l’histoire par la grande porte », a-t-il déclaré aux juges. Ses avocats affirment que les fonds demeurent disponibles en banque et que le ministère public n’a pas apporté la preuve d’un détournement effectif. Plusieurs témoins cités à l’audience ont confirmé la version de la défense.

Le représentant de Raw Bank a toutefois contredit cette argumentation, précisant que l’argent n’était pas séquestré mais logé dans un compte courant, mettant directement en cause l’ex-ministre.

Depuis plus d’une semaine, les partisans de Constant Mutamba se rassemblent régulièrement à son domicile, organisant des veillées auxquelles participent jeunes, personnalités politiques, artistiques et membres de la société civile, dans l’attente du verdict.

Gloire MALUMBA.K