ACTUALITÉ
Affrontements FARDC-M23: Plus de 20 000 personnes déplacées en deux semaines au Nord-Kivu
En deux semaines d'avril, plus de 20 000 personnes ont été déplacées dans la province du Nord-Kivu en raison d'affrontements violents, selon un rapport de l'OCHA. La situation sécuritaire se détériore, menaçant la protection des civils et la sécurité du personnel humanitaire sur le terrain.
Plus de 20 000 personnes ont fui leurs villages durant les deux dernières semaines d'avril dans la province du Nord-Kivu, selon un rapport publié le 16 mai par le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). Ces déplacements massifs sont liés à la recrudescence des affrontements dans plusieurs zones du territoire.
Les acteurs humanitaires s'alarment de la détérioration de la situation sécuritaire, qui compromet gravement la protection des civils. Ils signalent également la menace persistante que représentent les engins non explosés, ainsi que l'augmentation de l'insécurité et de la criminalité violente, mettant en péril la sécurité du personnel humanitaire sur le terrain.
Le rapport indique qu'entre le 18 et le 27 avril, de violents combats dans 11 villages des groupements de Tongo, Bukombo, Mutanda et Kihondo, situés dans la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru, ont forcé au moins 1 773 ménages – soit plus de 10 600 personnes – à se réfugier dans les cités de Tongo et Nyanzale, jugées plus sûres.
La chefferie de Bwisha, également dans le territoire de Rutshuru et jusque-là relativement calme depuis janvier, a été touchée par des violences les 25 et 26 avril le long de l'axe Bugomba-Katale, à proximité de Rumangabo.
Dans le territoire de Masisi, des affrontements dans les groupements de Kibabi et Nyamaboko 2 ont provoqué des déplacements de grande ampleur. Toutefois, l'évaluation exacte du nombre de déplacés reste difficile en raison de l'accès limité pour les équipes humanitaires, précise OCHA.
Concernant l'assistance, le rapport signale la distribution de vivres à plus de 20 000 personnes à Kingarame, dans le territoire de Nyiragongo, au nord de Goma, ainsi que la remise d'articles ménagers essentiels à 18 000 déplacés à Luotu, dans le territoire de Lubero.
Par ailleurs, le 16 avril, un enfant a été tué et trois autres blessés par l'explosion d'un engin non identifié à Sake. Cet incident illustre la menace constante que représentent ces engins pour les civils.
Face à cette situation, les humanitaires dénoncent la dégradation continue de la protection des civils, victimes directes des violences armées et de la présence d'engins explosifs, et appellent à un renforcement de la sécurité dans les zones affectées.
Gloire MALUMBA.K