SOCIÉTÉ
Agression dans l'Est : plus de 10.000 personnes trouvent à nouveau refuge à l’hôpital général de Masisi et à la base de MSF
Un communiqué de Médecins Sans Frontières, rendu public depuis jeudi 09 janvier, indique que la situation sécuritaire et humanitaire reste très volatile dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Alors que les combats dans et autour de Masisi-Centre.
D'après ce document consulté par PRESSEACTU.NET, ces combats se sont poursuivis le même jeudi matin entre le M23/AFC et l'armée congolaise appuyée par des éléments alliés, des milliers de personnes-habitants, employés MSF et du Ministère de la Santé et leur famille.
Ces derniers, dit-il, ont à nouveau afflué en urgence à l'hôpital général de Masisi, à la base de Médecins Sans Frontières pour y trouver refuge.
« ll est difficile d'estimer leur nombre exact, mais je dirais que plus de 10.000 personnes y sont toujours réfugiées, dont une écrasante majorité de femmes et d'enfants», a expliqué le coordinateur du projet de MSF à Masisi, Romain Briey, avant de souligner qu’ils commencent à leur niveau d’avoir quelques craintes au regard de cette situation, car les installations sanitaires ne suffisent pas à répondre à leurs besoins essentiels.
« Les latrines commencent à déborder, et nous faisons le maximum pour répondre à cette situation. Mais le manque criant d'acteurs humanitaires dans cette zone rend les choses difficiles», a-t-il poursuivi.

À l’en croire, ce n'est pas la première fois qu'un tel afflux de personnes déplacées se produit dans ces structures. De tels mouvements ont souvent eu lieu par le passé dans cette zone en proie aux affrontements armés. La semaine passée, la population avait déjà trouvé refuge à l'hôpital général de Masisi et au centre de santé de Nyabiondo.
Poursuivant, ce document note également que, depuis, les équipes de MSF et du Ministère de la Santé sont mobilisés pour faire face aux afflux de blessés. Entre le 2 janvier et ce jeudi matin, 77 blessés ont été traités. Aujourd'hui, outre la prise en charge des blessés et la poursuite des soins réguliers, les équipes tentent de soutenir les familles réfugiées à l'hôpital en assurant l'accès à l'eau potable et aux soins de santé. Il estime par ailleurs que les besoins en alimentation pourraient rapidement se poser si la situation perdure.
En parallèle, le Médecin Chef de Zone de la Zone de Santé de Masisi, Dr Lucien Kandundao, a souligné avec insistance que, ni le Ministère de la Santé, ni MSF ne sont en mesure d'assurer la sécurité de la population à l'intérieur de l'hôpital si les belligérants ne respectent pas leurs obligations au regard du droit international humanitaire.
Fort heureusement, dit-il, ce respect a été assuré jusqu'à présent et, à leur niveau. Cependant ils couvrent à ce que la neutralité de l'hôpital soit également pleinement respectée et qu'aucun individu armé ou en uniforme ne s'y trouve.
En revanche, la situation sécuritaire dans la zone affecte aussi la capacité de MSF à envoyer des équipes ailleurs dans le territoire, ou de référer des patients en état critique vers Goma, rendant impossible l'évaluation des besoins ailleurs dans le territoire.
Profitant de l'occasion, face à la volatilité de la situation et à l'ampleur des combats, MSF appelle l'ensemble des parties au conflit à continuer à garantir la sécurité des patients, des équipes et des personnes réfugiées dans les structures sanitaires et locaux humanitaires.
Notons que, les équipes de Médecins Sans Frontières appuient le Ministère de la Santé à Masisi depuis 2007.Actuellement, MSF y appuie l'Hôpital Général de Référence, le Centre de Santé de Référence de Nyabiondo ainsi que plusieurs centres de santé plus reculés.
Gloire MALUMBA.K