DIPLOMATIE
CEEAC : Kinshasa rejette la présidence rwandaise
À la veille du sommet de la CEEAC à Malabo, la RDC a réaffirmé son opposition à la présidence en exercice du Rwanda, invoquant le conflit en cours et l'absence de retrait des troupes rwandaises de son territoire.
La République démocratique du Congo (RDC) a officiellement exprimé son opposition à la présidence en exercice du Rwanda au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Cette position a été affirmée par le ministre de l’Intégration régionale, Didier Mazenga, à la veille de la 26ᵉ session de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, prévue ce mercredi 4 juin à Malabo.
Dans une déclaration relayée par l’Agence congolaise de presse, le ministre a insisté sur la nécessité de faire le point sur les résolutions adoptées lors de la 25ᵉ session, notamment celles sanctionnant le Rwanda et exigeant le retrait de ses troupes du territoire congolais.
> « Premièrement, nous rappellerons qu’il est impératif d’évaluer les résolutions adoptées lors de la précédente session, en particulier celles qui ont sanctionné le Rwanda et exigé le retrait de ses troupes. La situation demeure inchangée : aucune évolution notable sur le terrain. Par conséquent, nous demanderons l’adoption de nouvelles mesures. Deuxièmement, nous insisterons pour que la présidence en exercice de la CEEAC ne soit pas confiée à un pays actuellement engagé dans un conflit. Nous avons déjà exprimé par écrit notre opposition, que nous réitérerons verbalement lors de cette session », a déclaré Didier Mazenga.
Les travaux préparatoires ont débuté avec des réunions d’experts, suivies d’un conseil des ministres chargé du budget et des finances, prévu mardi. La situation sécuritaire en RDC figurera également à l’ordre du jour de la session du 4 juin.
Le ministre a rappelé que la CEEAC avait été la première organisation régionale à exiger le retrait des forces rwandaises, soulignant l’importance du respect des instruments juridiques de la communauté.
> « Cette décision a été relayée à tous les niveaux : international, national, sous-régional et régional », a-t-il martelé.
Dans un contexte où le mandat du président de la Commission de la CEEAC arrive à son terme, la RDC entend soutenir des candidatures nationales afin de renforcer son influence au sein de cette organisation stratégique.
Cette déclaration marque une nouvelle étape dans les tensions entre Kinshasa et Kigali, et met en lumière les défis que la CEEAC doit relever pour promouvoir la stabilité et la coopération régionales.
Pour rappel, les chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC s’étaient réunis le 7 février dernier à Malabo, dans le cadre du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale. À l’issue de cette rencontre, ils avaient désigné le Rwanda comme pays agresseur et exigé son retrait du territoire congolais.
Créée le 19 octobre 1983 et basée à Libreville, au Gabon, la CEEAC regroupe 11 États membres, dont la RDC. Elle a pour mission principale de promouvoir l’intégration économique et le développement durable de la région, tout en assurant la paix et la sécurité, conditions essentielles au progrès des États membres.
Gloire MALUMBA.K