À Kinshasa, la récente campagne de sensibilisation au civisme routier lancée à Nd’jili soulève autant d'espoirs que de doutes. Présentée comme un remède contre l'insécurité routière et le banditisme urbain, cette initiative suscite des interrogations quant à sa portée réelle et à son efficacité. S'agit-il d'une véritable solution ou d'une opération de communication de plus ? Analyse critique.

La récente campagne de sensibilisation au civisme routier lancée à Nd’jili, commune de l'Est de Kinshasa, vise à améliorer la sécurité routière et à lutter contre le banditisme urbain. Bien que l'intention soit louable, cet article soulève plusieurs critiques concernant le contenu et l'efficacité de cette initiative.


Tout d'abord, les déclarations de Mimie Bikela, cheffe de la brigade spéciale de protection de l’environnement et du bien social, semblent manquer de substance. Affirmer que les autorités « s'investissent beaucoup » et engagent des « moyens considérables » sans fournir de détails concrets sur les actions entreprises ne fait qu'alimenter le scepticisme. Les Kinois ont besoin de preuves tangibles de l'engagement des autorités, et non de discours génériques.


La campagne se concentre sur la sensibilisation, mais qu'en est-il des mesures concrètes pour améliorer la sécurité routière ? Les routes de Kinshasa sont souvent en piètre état, et l'absence d'infrastructures adéquates, comme des panneaux de signalisation et des passages pour piétons, rend ces efforts presque dérisoires. Il est crucial que la campagne soit accompagnée d'investissements dans les infrastructures pour avoir un impact réel.


De plus, la campagne semble survoler les causes profondes du banditisme, en se concentrant uniquement sur la sensibilisation. Le phénomène des « Kuluna » ne peut être résolu par des discours sur le civisme. Il est essentiel d'aborder les facteurs socio-économiques qui alimentent la criminalité, comme le chômage et la pauvreté. Sans une approche holistique, les efforts de sensibilisation risquent de rester superfiels.


Enfin, pour que cette campagne soit efficace, elle doit impliquer activement les citoyens dans le processus. Des ateliers, des forums communautaires et des programmes d'éducation routière dans les écoles pourraient renforcer la prise de conscience. Les Kinois doivent se sentir partie prenante de cette initiative, et non simplement récepteurs de messages.


bien que la campagne de sensibilisation au civisme routier à Kinshasa puisse sembler positive en théorie, elle souffre de nombreux manquements. Pour qu'elle ait un impact réel sur la sécurité routière et la lutte contre le banditisme, les autorités doivent passer des paroles aux actes. Une approche intégrée, qui inclut des investissements concrets et une prise en compte des réalités socio-économiques, est essentielle pour répondre aux défis de sécurité de la ville.


Signé CAVI