DIPLOMATIE
Ce qu’il faut savoir sur le projet d’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, reçu ce lundi par les États-Unis
Les États-Unis ont reçu un projet d'accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, visant à instaurer un cessez-le-feu et à promouvoir le développement économique dans la région des Grands Lacs. Ce projet, élaboré sous médiation américaine, aborde des enjeux militaires, humanitaires et économiques pour résoudre le conflit persistant à l'est de la RDC.
Les États-Unis ont confirmé avoir reçu un projet d’accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Ce projet s’articule autour de trois piliers : militaire, humanitaire et économique. L’annonce a été faite ce lundi 5 mai par Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au Département d’État américain.
Ce projet fait suite à une « Déclaration de principes » signée le 25 avril à Washington par la RDC et le Rwanda, sous médiation américaine. Celle-ci visait à poser les bases d’un accord global destiné à promouvoir la paix et le développement économique dans la région des Grands Lacs, tout en mettant fin au conflit qui ravage l’est de la RDC.
Selon les premières informations disponibles, le projet d’accord prévoit notamment de faciliter l’accès des entreprises américaines aux ressources minières stratégiques de la RDC, telles que le cobalt, le coltan et le lithium.
Sur le plan militaire, plusieurs mesures structurantes sont envisagées : un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, la fin du soutien aux groupes armés, ainsi qu’un processus de désarmement des milices. De son côté, Kinshasa s’engagerait à neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Par ailleurs, la mise en place d’une force neutre d’interposition est à l’étude pour sécuriser les zones reconquises.
Le volet humanitaire vise à faciliter le retour des déplacés, dont le nombre dépasse désormais 700 000 dans la seule province du Nord-Kivu. Les médiateurs insistent sur un point crucial : sans cessez-le-feu, l’acheminement de l’aide humanitaire demeure impossible.
Le troisième pilier, à caractère économique, reste plus discret. Washington plaide en faveur d’un accord garantissant à ses entreprises un accès privilégié aux minerais critiques de la RDC. En contrepartie, les États-Unis s’engageraient à fournir une assistance sécuritaire pour appuyer les autorités congolaises dans leur lutte contre les groupes armés qui déstabilisent la région.
Malgré ces efforts diplomatiques, l’est de la RDC reste le théâtre d’intenses affrontements entre l’armée congolaise et le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda. Ce mouvement contrôle plusieurs localités stratégiques dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, notamment aux abords de Goma et de Bukavu. Outre le M23, près d’une centaine de groupes armés sévissent dans cette région riche en ressources naturelles, y semant la terreur et provoquant des déplacements massifs de populations.
Gloire MALUMBA.K