DIPLOMATIE
Cerise sécuritaire dans l'Est: l'UE vise des nouvelles sanctions contre « neuf autorités rwandaises, ainsi qu'une entité»
L’organe des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne confirme que des nouvelles sanctions individuelles seront bien imposées ce lundi 17 mars pour neuf personnalités rwandaises ainsi qu’une entité pour leur rôle joué dans le conflit à l’Est de la RDC. Les concernés auraient donc interdiction de se rendre en Europe et leurs avoirs y seraient gelés, apprend-on de la radio France Internationale (RFI ).
En parallèle, la même source affirme qu'une liste sur cette affaire était d’ores et déjà prête, reprenant de ces neuf mais qui avait été retoquée en février 2025.
Cependant, la réunion des ministres des Affaires étrangères des deux organisations régionales, qui devait se tenir le 28 février pour déterminer les étapes à venir, avait été annulée pour finalement être reportée au lundi 17 mars.
« Neuf personnes, ainsi qu'une entité, sont visées. Une liste qui avait déjà été établie en amont de la précédente réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, le 24 février. Quelques jours plus tôt, les députés européens avaient voté une résolution qui demandait le « gel de l’aide budgétaire directe au Rwanda jusqu’à ce qu’il remplisse les conditions relatives, entre autres, à l’accès de l’aide humanitaire et à la rupture de tous les liens avec le M23 », a-t-on appris.
Par contre, le Luxembourg avait alors imposé son veto le jour du vote, argumentant qu'il fallait donner leur chance aux processus régionaux de l'EAC et de la SADC.
Dans ce même contexte, le Rwanda n'a pas peur d'être isolé. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, lors d'une tournée diplomatique en Europe a fait savoir que :
« Les sanctions qui ont été prises à notre encontre par certains États vont en réalité à l’encontre des processus de médiation africains. Ils font croire à Félix Tshisekedi qu’il suffit que des sanctions européennes soient prises pour que le conflit soit réglé », abonde le chef de la diplomatie rwandaise.
Face à ce blocage, des États membres avaient pris les devants de façon unilatérale. C'est le cas de l'Allemagne qui, le 4 mars, a annoncé suspendre son aide au développement au Rwanda. Mais Berlin n'avait pas été la seule à prendre ce type de mesure.
Le 20 février, les États-Unis ont imposé des sanctions individuelles contre James Kabarebe, actuel conseiller spécial du président rwandais Paul Kagame, ou encore contre Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23 et ses sociétés écran Kingston Fresh LTD et Kingston Holding, enregistrée au Royaume-Uni.
Enfin, d'autres pays ont ensuite emboîté le pas à Washington, comme le Royaume-Uni, qui était pourtant un allié de poids de Kigali, ou encore le Canada. Des décisions jugées regrettables par le Rwanda.
Gloire MALUMBA.K