Le gouvernement congolais a rejeté l’initiative de la Fondation Thabo Mbeki, qui prévoit une conférence sur la paix et la sécurité en Afrique du Sud début septembre. Patrick Muyaya, porte-parole de Kinshasa, a jugé cette démarche « inopportune » et a rappelé que seuls les cadres officiels de dialogue, mandatés par la RDC et ses partenaires, demeurent légitimes.

Au cœur d’une tension géopolitique croissante, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a jugé « inopportune » l’initiative de la Fondation Thabo Mbeki, qui prévoit d’organiser, du 3 au 6 septembre en Afrique du Sud, une conférence sur la paix et la sécurité réunissant plusieurs leaders politiques congolais, tant de l’opposition que de la majorité.

« L’initiative de sa fondation est inopportune et ne nous intéresse pas », a déclaré M. Muyaya, ce jeudi 28 août, sur les ondes de Radio Okapi. « Nous nous en tenons à ce qui est officiel, à ce qui répond à des mandats, et non pas à une initiative isolée de cette nature, qui peut, à certains égards, semer la confusion là où il existe déjà de la clarté », a-t-il ajouté.

Tout en saluant les efforts en faveur de la paix, le porte-parole a exhorté les Congolais à soutenir en priorité l’action du chef de l’État, en particulier à travers les processus en cours à Washington, à Doha et dans le cadre des discussions menées avec les confessions religieuses. Ces initiatives « reconnues et mandatées », selon lui, constituent les seuls cadres légitimes pour avancer vers une résolution de la crise sécuritaire dans l’Est du pays.

« Nous avons le processus de Washington, où nous discutons avec le Rwanda, celui de Doha avec le M23, et l’initiative portée par les confessions religieuses, qui permettra d’épuiser certaines questions que les deux autres processus ne peuvent pas prendre en charge », a-t-il détaillé.

La conférence organisée par la Fondation Thabo Mbeki a convié plusieurs figures politiques, parmi lesquelles Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Antipas Mbusa Nyamwisi, Seth Kikuni, Eberande Kolongele, Corneille Nangaa, Thomas Lubanga, ainsi que des représentants de la CRP, de la CENCO et de l’ECC. Mais pour Patrick Muyaya, il « n’y a pas de parallélisme à établir » entre cette initiative et les cadres officiels déjà en place, tels que ceux de Luanda, Nairobi, Washington ou Doha.

« Cette fondation n’a aucun mandat pour s’improviser dans un cadre où des discussions sont déjà en cours. Les initiatives officielles ont été voulues par l’Union africaine, par la RDC et par les pays partenaires », a-t-il insisté, rappelant que l’origine de la crise « est avant tout sécuritaire, du fait de l’agression du Rwanda ».

En reconnaissant que la démocratie congolaise permet à chacun de prendre des initiatives, Patrick Muyaya a mis en garde contre « le risque de dispersion » :
« Il ne faut pas se perdre. Il existe déjà des cadres établis pour parvenir à des solutions, et nous devons nous en tenir à ces cadres. »

Gloire MALUMBA.K