L’agence des Nations-Unies pour le Programme alimentaire mondial (PAM) a exprimé un besoin urgent de 399 millions de dollars pour soutenir ses opérations et répondre aux besoins humanitaires croissants au cours des six prochains mois.

Cette annonce a été faite dans un communiqué conjoint avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), diffusé le jeudi 27 mars. Ce besoin s’inscrit dans le cadre des actions prévues pour 2025, visant à fournir une aide alimentaire et nutritionnelle à 6,4 millions de personnes, tout en investissant dans des solutions durables.

Parallèlement, le PAM a indiqué que plus de dix millions de personnes font face à une insécurité alimentaire aiguë, dont 2,3 millions se trouvent en situation d'urgence dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

La situation est particulièrement critique dans les provinces orientales de la RDC, où des conflits ont causé la perte d'accès au bétail et aux moyens de subsistance pour de nombreuses familles.

Au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri, la violence a déraciné des dizaines de milliers de personnes, les isolant des approvisionnements alimentaires et de l'aide humanitaire. Les affrontements armés perturbent la production alimentaire et les routes commerciales, tandis que l'accès humanitaire reste limité, en raison des risques sécuritaires qui entravent le transport de l'aide essentielle.

La forte dépréciation du franc congolais, la fermeture des banques et la perte de revenus aggravent les difficultés des familles à se procurer des denrées de base. En parallèle, l'inflation et la perturbation des chaînes d'approvisionnement ont entraîné une hausse des prix des aliments. Les denrées essentielles, telles que la farine de maïs, l'huile de palme et la farine de manioc, ont enregistré des augmentations allant jusqu'à 37 % par rapport aux niveaux d'avant la crise (décembre 2024).

Le PAM et la FAO collaborent pour fournir une aide alimentaire et nutritionnelle vitale tout en renforçant la résilience des communautés vulnérables. Depuis le début de l'année, 464 000 personnes ont bénéficié de l’assistance du PAM, incluant des vivres, de l'argent contre nourriture et un traitement nutritionnel dans les zones accessibles de l'Est de la RDC. Parmi elles, 237 000 personnes ont été atteintes dans la seule ville de Bunia.

Au-delà de l'aide alimentaire d'urgence, la FAO et le PAM investissent dans des activités de résilience dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu pour améliorer la sécurité alimentaire à long terme des communautés.

« La situation actuelle est désastreuse pour la population. Les récoltes sont perdues, les prix des denrées alimentaires montent en flèche, et des millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, devenant de plus en plus vulnérables, » a déclaré Athman Mravili, Représentant par intérim de la FAO.

La FAO appelle à un renforcement des ressources pour fournir une aide d'urgence et soutenir les moyens de subsistance durables des populations déplacées. Son objectif est d'aider 1,6 million de personnes dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, de l'Ituri et du Tanganyika avec un soutien d'urgence à la production alimentaire.

Le PAM et la FAO lancent un appel à la communauté internationale pour accroître le financement et l'accès humanitaire, afin d'éviter une catastrophe à grande échelle. Sans une aide urgente, les niveaux de faim continueront d'augmenter, plaçant les plus vulnérables dans une situation encore plus précaire.


Gloire MALUMBA.K