ÉDUCATION
Crise à l'Est de la RDC: Kinshasa rejette les décisions du M23/AFC sur la gestion des universités dans les zones occupées
Le gouvernement congolais s'oppose fermement aux mesures prises par la coalition rebelle M23/AFC concernant les établissements d'enseignement supérieur dans les zones sous son contrôle. Dans un communiqué, la ministre de l'Enseignement supérieur a qualifié ces décisions d'« illégales » et a appelé la communauté internationale à intervenir pour protéger le système éducatif national.
Le gouvernement congolais a exprimé une vive opposition face aux récentes décisions prises par la coalition rebelle M23/AFC concernant la gestion des établissements d’enseignement supérieur dans les zones qu’elle contrôle au Nord et au Sud-Kivu.
Dans un communiqué officiel publié ce mardi 20 mai, la ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU), Marie-Thérèse Sombo Ayanne Safi Mukuna, a dénoncé des mesures qualifiées d’« illégales, désastreuses et dangereuses », soulignant qu’elles constituent une tentative manifeste de désarticulation du système éducatif national.
Ces décisions font suite à une réunion entre les représentants de la rébellion et les présidents des conférences des chefs d’établissements de l’ESU dans les zones sous occupation. Parmi les principales mesures annoncées :
1. La rupture des liens entre les établissements supérieurs et le ministère de tutelle à Kinshasa.
2. La désignation d’une conseillère du gouverneur rebelle comme responsable locale de l’ESU.
3. Le contrôle des frais de scolarité par le gouvernorat local.
4. La mise en place d’une commission rebelle de validation académique.
Face à ces initiatives, Kinshasa a réaffirmé sa position ferme : « Le Ministère de l’ESU dénonce avec la dernière énergie toutes ces mesures qui tendent à désarticuler et à discréditer les études supérieures et universitaires dans les territoires sous occupation. »
Le ministère insiste également sur la nécessité de préserver l’unicité et la rigueur du système éducatif congolais : « La formation de la jeunesse estudiantine ne peut en aucun cas se conjuguer avec les incohérences liées aux intérêts partisans. » Il rappelle également les efforts en cours pour harmoniser les systèmes éducatifs à l’échelle régionale, appelant à ne pas faire naviguer l’éducation congolaise « à contre-courant ».
Par ailleurs, le gouvernement congolais sollicite l’attention de la communauté internationale : « Le Ministère lance un appel pressant aux instances internationales en charge de l’éducation et des droits humains afin qu'elles se saisissent de ces cas de dérive. »
Actuellement, les établissements publics d’enseignement supérieur situés dans les zones contrôlées par le M23/AFC se retrouvent dans une impasse, confrontés à une double pression : répondre aux injonctions des rebelles tout en respectant les directives officielles de Kinshasa.
Les questions liées aux frais de scolarité, à l’organisation des examens, à la délivrance des diplômes et à la reconnaissance des cursus nourrissent une incertitude grandissante parmi les étudiants et le corps enseignant. Pour rappel, la ville de Goma est tombée aux mains du M23/AFC le 12 avril 2025.
Gloire MALUMBA K.