Après la signature en juin d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, de nouvelles discussions réunissent depuis quelques jours à Doha des représentants de la République démocratique du Congo (RDC) et du Mouvement du 23-Mars (M23), sous la médiation du Qatar. L’information a été confirmée par un diplomate occidental, sous couvert d’anonymat, cité par TV5Monde Afrique.

Ce nouveau cycle de pourparlers intervient sur fond de tensions persistantes dans l’est du pays, où les affrontements entre les forces armées congolaises et le M23, soutenu militairement par le Rwanda selon plusieurs rapports de l’ONU, se sont intensifiés.

La semaine dernière, le mouvement rebelle avait appelé à la reprise des négociations, afin d’aborder les points restés en suspens depuis la conclusion de l’accord de Washington, censé désamorcer l’escalade du conflit dans la région du Kivu, frontalière du Rwanda.

« Ce cycle de négociations sera décisif pour tenter d’aboutir à un accord », estime le diplomate, saluant l’implication « active » du Qatar, en coordination étroite avec l’Union africaine.

Depuis plus de trois décennies, l’est de la RDC, riche en minerais stratégiques, est le théâtre de violences récurrentes impliquant groupes armés locaux, forces étrangères et armée nationale. Ces derniers mois, une offensive conjointe du M23 et de l’armée rwandaise a permis aux rebelles de prendre brièvement le contrôle de Goma et de Bukavu, deux villes stratégiques, face à une armée congolaise en difficulté.

Selon Kinshasa et les Nations unies, les combats ont fait plusieurs milliers de morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers de civils. Dans un rapport publié début juillet, des experts de l’ONU ont accusé l’armée rwandaise d’avoir joué un « rôle déterminant » dans l’offensive lancée au début de l’année.

Kigali continue de nier toute implication directe, assurant avoir uniquement déployé des « forces défensives » pour contrer la menace persistante des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une milice hutu composée en partie d’anciens génocidaires.

Malgré un gel relatif des lignes de front depuis février, des affrontements sporadiques se poursuivent entre le M23 et des groupes armés alliés au pouvoir central. Aucun des cessez-le-feu signés jusqu’à présent n’a été pleinement respecté, rendant les négociations de Doha à la fois incertaines et cruciales pour l’avenir de la région.

Gloire MALUMBA.K