DIPLOMATIE
Crise à l'Est de la RDC : l'AFC/M23 choisit CICR d'évacuer les membres des FARDC et de la PNC vers Kinshasa
Face à l'impasse militaire dans l’Est de la RDC, une opération d’évacuation inédite se met en place : plusieurs centaines de militaires et policiers désarmés sont transférés de Goma vers Kinshasa sous l’égide du CICR, dans le cadre d’un accord entre le gouvernement, la MONUSCO et le groupe rebelle AFC/M23.
Par convention entre le gouvernement congolais, la MONUSCO et le groupe rebelle AFC/M23, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été sollicité en tant qu’intermédiaire neutre pour accompagner une série de convois transportant plusieurs centaines de militaires et policiers désarmés, ainsi que leurs familles, de Goma vers Kinshasa.
Dans un communiqué publié ce mercredi 30 avril, le CICR a annoncé sa participation à cette opération humanitaire visant à évacuer, en toute sécurité, des membres désarmés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC), jusque-là cantonnés à la base de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) à Goma.
Ces personnes seront prises en charge par les autorités congolaises à leur arrivée à Kinshasa. L’opération devrait se dérouler sur plusieurs jours.
« Dans ce cas précis, le CICR a été approché par les différentes parties prenantes, notamment le ministère congolais de la Défense nationale et des Anciens combattants, la MONUSCO et l’Alliance du Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23), pour jouer ce rôle de facilitateur», a-t-on appris dans ce communiqué.
« Partout où il intervient dans le monde, le CICR met à profit son expérience pour faciliter le dialogue entre les parties concernées et intégrer des considérations humanitaires dans les négociations », a expliqué François Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC. Il a souligné que ce rôle d’intermédiaire neutre peut aider à résoudre des situations humanitaires complexes, tout en atténuant les conséquences pour les populations civiles.
En outre, le CICR précise toutefois qu’il ne participe pas aux négociations elles-mêmes, mais met ses « bons offices » au service de la mise en œuvre pratique de l’opération. Les parties se sont engagées à garantir la sécurité des personnes transportées et à assurer le bon déroulement de l’évacuation. Il s’est également assuré que tous les participants ont donné leur consentement libre et éclairé.
Face à la complexité de cette mission et aux risques potentiels, le CICR appelle au respect du droit international humanitaire et au sens des responsabilités de tous les acteurs impliqués.
Organisation neutre, impartiale et indépendante, le CICR agit dans le strict respect de son mandat humanitaire, tel que défini par les Conventions de Genève de 1949. Il vient en aide aux personnes affectées par des conflits armés ou d'autres situations de violence dans le monde entier, en collaboration avec les sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, afin de protéger leur vie et préserver leur dignité.
Gloire MALUMBA.K