POLITIQUE
Destitution de Kamerhe : « le vote secret pourrait tout changer », Ensemble pour la République
Le recours au vote à bulletin secret pourrait rebattre les cartes, malgré la pression exercée par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti présidentiel, accusé de vouloir écarter un allié pourtant considéré comme l’un des plus proches du chef de l’État, Félix Tshisekedi. C’est ce qu’affirme le camp de l’opposant Moïse Katumbi, qui dénonce la procédure de destitution visant le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, soupçonné depuis 2024 d’une gestion opaque, ainsi que plusieurs membres de son bureau.
Deux cadres d’Ensemble pour la République, Christopher Mboso Kodia Pwanga et Mike Mukebaye Nkoso, rappellent que, malgré les annonces du président intérimaire de l’UDPS, Augustin Kabuya, qui affirme avoir réuni plus de 200 signatures contre Vital Kamerhe, « l’issue demeure encore incertaine », insistent-ils, soulignant que le scrutin à bulletin secret « peut réserver des surprises ».
Selon eux, certains députés, ayant signé par loyauté apparente, pourraient, une fois dans l’isoloir, voter en faveur du président de l’Assemblée. Ce dernier compte notamment sur le soutien du bloc swahilophone qui l’avait porté au perchoir, malgré le financement discret, à l’époque, du chef de l’État en faveur de son rival.
Des pétitions déposées à l’Assemblée nationale
Un groupe de députés a officiellement déposé, lundi 15 septembre, des pétitions réclamant la destitution de plusieurs membres du bureau de l’Assemblée nationale, dont son président. Les signataires dénoncent une gestion opaque, le blocage du contrôle parlementaire, un manque de transparence, ainsi que dix mois d’arriérés dans les frais de fonctionnement et la couverture médicale des élus.
Le député Samuel Yumba, porte-parole des pétitionnaires, assure que la pétition visant Vital Kamerhe a recueilli 262 signatures, bien au-delà de la majorité requise. Les élus demandent par ailleurs l’application stricte de l’article 31 du règlement intérieur, qui prévoit que la plénière soit présidée par un membre non visé par une pétition, et espèrent sa convocation dans les 72 heures.
L’appel à la retenue de Vital Kamerhe
Conscient de la procédure enclenchée contre lui, Vital Kamerhe a, dans son discours d’ouverture de la session parlementaire, reconnu le droit légitime des députés à exercer leur pouvoir de contrôle, tout en appelant à la retenue.
« Il s’agit d’un exercice parlementaire légitime qui témoigne de la vitalité de notre démocratie. Mais cette initiative mérite d’être reconsidérée à la lumière des avancées enregistrées et du contexte particulier que traverse notre pays », a-t-il déclaré, invitant les pétitionnaires à « reconsidérer leur démarche au nom de la paix, de l’unité et de la cohésion nationale ».
Le président de l’Assemblée a également présenté ses excuses à ceux qui auraient pu se sentir offensés par ses propos ou sa conduite : « Qu’ils daignent bien accepter l’expression de mes regrets les plus sincères et j’implore leur pardon. »
D'après les pétitionnaires, sur les sept membres du bureau, seuls le premier vice-président, Isaac Jean-Claude Tshilumbayi, et le deuxième vice-président, Christophe Mboso, ne sont pas concernés.
Gloire MALUMBA.K