Selon une dépêche de l'Agence congolaise de presse, ce sommet, initié par la Fondation Mohammed VI des sciences et de la santé, vise principalement à créer un réseau d’experts africains capable de répondre de manière efficace et coordonnée aux épidémies et maladies récurrentes en Afrique.
Intervenant sur la Cartographie des maladies infectieuses émergentes et endémiques en Afrique, le virologue congolais Jean-Jacques Muyembe a souligné les risques croissants de transmission zoonotique en Afrique subsaharienne, liés notamment à l’exploitation et à la consommation de la faune sauvage en particulier les rongeurs, chauves-souris et primates non humains. « Les deux zoonoses qui constituent aujourd’hui une menace majeure pour l’Afrique sont la maladie à virus Ebola (MVE) et le Mpox. Le virus Ebola circule davantage dans les pays du bassin du Congo (souche Zaïre), du bassin du Nil (souche Soudan) et en Afrique de l’Ouest », a-t-il expliqué.
Le professeur Muyembe a rappelé que la RDC demeure le pays le plus touché par les flambées d’Ebola. « La dernière épidémie en date est survenue en septembre 2025 à Bulape, au centre du pays, dans une région déjà frappée entre 2007 et 2009 », a-t-il précisé. Co-découvreur du virus en 1976 et co-inventeur de l’anticorps monoclonal mAb114 approuvé par la FDA sous le nom Ebanga il a également mis en garde contre la résurgence de maladies endémiques prenant désormais une forme épidémique, à l’image de la diphtérie dans plusieurs régions d’Afrique.
Selon lui, « le changement climatique et la mondialisation favorisent l’émergence et l’expansion des maladies à transmission vectorielle et hydrique, dans des pays où les systèmes de santé restent peu performants ». Dans la même dynamique, le cardiologue malien et chercheur en sciences de la santé Massama Konate a présenté la Cartographie des maladies non transmissibles en Afrique. Il a décrit les maladies cardiovasculaires, le diabète, les cancers et les maladies respiratoires chroniques comme un « véritable problème de santé publique en expansion », représentant une part croissante de la morbidité et de la mortalité sur le continent.
« Les maladies cardiovasculaires et les cancers dominent les MNT, quelle que soit la région. Leur progression est liée à la transition démographique, à l’urbanisation rapide, aux changements alimentaires, au contrôle insuffisant de la pression artérielle, au tabagisme, à la pollution atmosphérique et aux inégalités d’accès aux soins », a-t-il détaillé, appelant à une « mutualisation des efforts » entre scientifiques africains.
Pour la deuxième journée, ce samedi, le programme prévoit des discussions sur les modèles organisationnels et de gouvernance des systèmes de santé, ainsi que sur la question essentielle du financement et de la mise en œuvre de la couverture sanitaire universelle en Afrique.
MKG

Commentaires (0)
Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à commenter!