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POLITIQUE

Est de la RDC : Kinshasa dénonce plus d’une centaine de morts et 200 000 déplacés après des offensives attribuées au Rwanda

À Uvira, dans le Sud-Kivu, les offensives attribuées au Rwanda auraient fait plus d’une centaine de morts et provoqué le déplacement de 200 000 personnes, alors que la situation humanitaire et sécuritaire se dégrade rapidement.

Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo ( RDC), lors d'un point de presse.
Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo ( RDC), lors d'un point de presse.


Le gouvernement congolais alerte sur une dégradation rapide de la situation humanitaire et sécuritaire à Uvira, qu’il impute à une offensive généralisée menée depuis plusieurs jours par les Forces de défense du Rwanda (RDF) sur l’axe Kamanyola-Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Selon Kinshasa, cette escalade a déjà causé plus d’une centaine de morts, entraîné plus de 200 000 nouveaux déplacés et poussé des milliers d’autres personnes à fuir. Des infrastructures civiles ont été endommagées, des blessés restent sans accès aux soins et de nombreuses populations demeurent piégées par les combats.

Dans un communiqué publié mercredi 10 décembre, le Gouvernement exprime sa solidarité envers les victimes, particulièrement celles d’Uvira, et met en garde contre un risque accru d’embrasement régional. Il affirme que des tirs d’artillerie provenant des positions RDF-M23 ont franchi, depuis le 4 décembre, la frontière burundaise, révélant le potentiel déstabilisateur de ces opérations pour l’ensemble de la région des Grands Lacs.

Kinshasa dénonce également l’usage « d’armes tactiques », notamment de drones kamikazes, qui auraient provoqué des pertes civiles et d’importants dégâts matériels. De telles attaques constitueraient, selon les autorités congolaises, une violation manifeste du cessez-le-feu, des engagements issus des récents accords de paix ainsi que des principes du droit international humanitaire.

Le Gouvernement dit prendre acte de la position du Groupe de contact international (GCI), qui attribue clairement la responsabilité de l’escalade au Rwanda et à ses alliés du M23. Face à ce qu’il qualifie de « mépris flagrant » des engagements pris, Kinshasa juge indispensables l’adoption de mesures contraignantes, notamment des sanctions, afin de garantir l’application de l’Accord de Washington signé sous les auspices du président américain Donald J. Trump. Pour les autorités congolaises, la situation à Uvira marque un tournant préoccupant, révélant un choix délibéré du président Kagame de s’écarter de ces engagements moins d’une semaine après leur signature.

Dans ce contexte, le Gouvernement congolais appelle les facilitateurs des processus de Washington et de Doha, ainsi que la médiation africaine, à mobiliser pleinement leurs leviers politiques et diplomatiques pour restaurer la crédibilité de ces mécanismes. Il les exhorte à adopter des mesures urgentes, fermes et coordonnées afin d’obtenir une cessation des hostilités, garantir le respect des accords et éviter l’effondrement du cadre de paix en construction.

Kinshasa invite également le Conseil de sécurité des Nations unies à agir de manière résolue pour assurer la mise en œuvre effective de la résolution 2773 (2025), notamment en matière de protection des civils, de cessation des hostilités et de lutte contre tout soutien étatique aux groupes armés. Le Gouvernement réaffirme enfin son engagement à respecter les accords de paix, tout en soulignant qu’il ne renoncera jamais à son droit légitime à la sécurité, à la protection de la population et à la défense de l’intégrité du territoire national.


MKG

LA REDACTION

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