« Il n’y a pas de solution militaire pour sortir de la crise, il n’y a que le dialogue. » C’est le message que Martin Fayulu pourrait transmettre au président Félix Tshisekedi, dans l’éventualité d’un tête-à-tête entre les deux hommes. L’opposant l’a révélé mardi, lors d’un entretien accordé à TV5 Monde.

Dans une déclaration faite en début de semaine saluée par plusieurs voix du camp présidentiel  Fayulu a exprimé le souhait de rencontrer son adversaire politique afin d’engager un échange « sans faux-semblants » autour de ce qu’il qualifie de « crise existentielle » menaçant la République démocratique du Congo. Un appel auquel le chef de l’État a rapidement répondu favorablement.

Interrogé à ce sujet, le président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDé) a insisté sur la nécessité d’un dialogue national inclusif.

« Il faut que les Congolaises et les Congolais se mettent autour d’une même table pour parler, pour trouver une solution pérenne à notre crise », a-t-il déclaré, avant de souligner que, dans la démarche actuelle, le dialogue doit être inclusif. Pour cela, précise-t-il,  chacun doit déposer les armes, et tous doivent pouvoir discuter librement.

Fayulu a par ailleurs plaidé pour une fusion des différents processus de paix actuellement en cours, afin de restaurer durablement la paix et la stabilité en RDC et dans la région des Grands Lacs. Il a cité notamment les initiatives de Lomé (Union africaine), Kinshasa (CENCO-ECC), Doha et Washington.

Malgré les tensions politiques, l’opposant reste optimiste. « Nous pensons qu’un dialogue franc et sincère est possible, un dialogue qui abordera les causes profondes de la crise congolaise. C’est ainsi que nous pourrons arrêter la balkanisation et mettre le Congo sur la voie du développement ».

Le tout récent discours de Martin Fayulu a fait l’objet de critiques de la part de nombreux observateurs, y compris dans les rangs de l’opposition, qui y voient une manœuvre de repositionnement politique. Martin Fayulu, qui continue de revendiquer sa victoire à la présidentielle de 2018, a défendu son droit à s’exprimer librement et à proposer une voie de sortie à la crise.


Gloire MALUMBA.K