FINANCES PUBLIQUES
Finances publiques : en dépit de recettes en hausse, les dépenses de l’État congolais restent élevées
La République démocratique du Congo (RDC) a enregistré une progression significative de ses recettes publiques au premier semestre de l’année 2025. Selon une note de conjoncture publiée par la Banque centrale du Congo (BCC), les recettes mobilisées ont atteint 11.644,1 milliards de francs congolais (CDF), soit l’équivalent de 4,085 milliards de dollars américains. Ce montant dépasse de 9,1 % les prévisions initiales, fixées à 10.672,5 milliards de CDF.
Cette performance est principalement portée par une amélioration du recouvrement des impôts directs et indirects, qui ont généré 6.635,8 milliards de CDF, notamment grâce aux échéances fiscales des mois d’avril et de mai. À cela s’ajoutent les recettes issues du commerce extérieur et des droits d’accises (2.574,3 milliards de CDF), ainsi que les recettes administratives, domaniales et judiciaires, estimées à 2.024,0 milliards de CDF.
Mais cette embellie sur le plan des recettes ne suffit pas à masquer l’ampleur des dépenses publiques, qui continuent de dépasser les prévisions. Sur la même période, les dépenses de l’État se sont élevées à 13.713,7 milliards de CDF, contre une projection initiale de 12.713,4 milliards, soit un dépassement de 7,9 %.
Dans le détail, les dépenses courantes représentent la plus grande part, avec 8.254,5 milliards de CDF, tandis que les dépenses en capital, liées notamment aux investissements publics, s’élèvent à 1.050,3 milliards de CDF.
Pour le seul mois de juin, les données prévisionnelles faisaient état de 1.819,1 milliards de CDF de recettes, contre 2.025,9 milliards de dépenses, illustrant une tension persistante entre les ressources mobilisées et les besoins de financement de l’État.
Ce déséquilibre budgétaire, récurrent, s’inscrit dans un contexte économique et sécuritaire complexe, marqué par l’instabilité persistante dans l’est du pays. Malgré la hausse des recettes, la capacité de l’État à contenir ses dépenses reste limitée, faisant peser des incertitudes sur la soutenabilité des finances publiques à moyen terme.