« Quand on est arrivé à la séance de tirs au but, j’avais les larmes aux yeux. Pour te montrer à quel point le Congo est devenu ma vie… Je crois que je suis trop impliqué émotionnellement quand il s’agit du Congo. Le lendemain, je suis tombé malade tellement tout ça m’avait pris. Le soir même, on était au restaurant, tout le monde fêtait, et moi je suis allé voir le coach pour lui dire que je devais aller dormir parce que je ne me sentais pas bien. C’est dire à quel point j’avais été touché. »

Bongonda confie que cette relation viscérale au maillot n’est pas nouvelle :

« J’aime le football, mais il y a des choses plus importantes pour moi. Dans ma vie, j’ai pleuré deux fois pour ce sport. La première, c’était pendant l’hymne national contre la Zambie, à la CAN. C’est là que j’ai réalisé que le Congo, c’était tout pour moi. Ça l’a toujours été, mais depuis que je suis en sélection, même quand je ne jouais pas encore, c’est devenu quelque chose d’encore plus fort. »

Malgré son tempérament de compétiteur, l’ailier rappelle que, ce jour-là, seul le collectif comptait :

« Je suis quelqu’un qui veut toujours jouer, où qu’il soit. Je veux être bon, je veux participer. Mais là, dans ces moments-là, je souhaitais juste, de tout mon cœur, qu’on gagne. Je me fichais de qui marquait ou de qui jouait bien ou mal. L’essentiel, c’était le Congo. »

Passé par les plus grandes scènes européennes, Bongonda admet que rien ne lui procure la même intensité que le maillot congolais :

« J’ai joué la Ligue des champions avec Genk, j’ai joué dans des stades dont je rêvais gamin… mais les seules fois où j’ai eu les larmes aux yeux dans le football, c’est pour le Congo : contre la Zambie au premier match de la CAN, et quand on a joué le Nigeria. Tellement je veux le bien du pays. »

Même diminué, l’attaquant n’a pas pu retenir son élan au moment de la victoire :

« Ce jour-là, j’étais en tribune, ma cheville était pétée. Mais quand on a gagné, j’ai couru quand même. Tu me vois derrière, tout le monde célèbre, et moi je suis encore en train de courir. »

Gloire MALUMBA.K