POLITIQUE
GÉNOCOST : Tshisekedi appelle à une reconnaissance parlementaire des génocides perpétrés sur le sol congolais
À l’occasion de la troisième commémoration du Génocost, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a lancé, samedi 2 août à Kinshasa, un appel solennel aux deux chambres du Parlement en faveur de l’adoption d’une résolution reconnaissant officiellement les génocides perpétrés sur le territoire national.
La cérémonie, organisée au Mémorial de Kinshasa, s’est tenue en présence des plus hautes autorités du pays, de membres du gouvernement ainsi que de représentants du corps diplomatique.
« Ce ne serait pas qu’un symbole, mais un acte souverain de vérité et de mémoire », a déclaré le chef de l’État, invitant les parlementaires à examiner « dans les meilleurs délais » cette proposition législative. « J’y réponds au nom de la mémoire, de la dignité et de la justice », a-t-il insisté.

Selon une note officielle de la cellule de communication présidentielle, cette déclaration intervient alors que le pouvoir congolais prévoit la création d’une commission d’enquête indépendante sur les crimes de masse, notamment dans l’est du pays, en proie à des violences récurrentes.
Un plaidoyer à l'international
Dans son allocution, le président Tshisekedi a également interpellé la communauté internationale, l’enjoignant à « assumer son devoir moral et politique » en soutenant cette démarche de reconnaissance, de justice et de reconstruction de la paix. Il a annoncé son intention de porter ce dossier devant la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, prévue en septembre à New York.
Avant le discours présidentiel, plusieurs responsables congolais ont pris la parole pour dénoncer les violences à caractère génocidaire qui endeuillent le pays depuis des décennies.
Le directeur général du Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV), ainsi que le secrétaire exécutif de la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux réformes (CIA-VAR), ont successivement alerté sur la persistance de tels crimes sur le sol congolais.
La ministre des droits humains, Chantal Chambu Mwavita, a pour sa part plaidé pour la création d’un tribunal international spécial pour la RDC, appelant l’ONU et l’Union africaine à en garantir la mise en place. Elle a également proposé de faire du 2 août une journée internationale du Génocost, afin d’honorer la mémoire des victimes et de renforcer la sensibilisation mondiale sur la nécessité de justice et de réparation.
La flamme du souvenir
À l’issue de la cérémonie, le président Tshisekedi, accompagné de la Première dame Denise Nyakeru, s’est recueilli devant la stèle érigée en mémoire des victimes, avant d’allumer la flamme de la solidarité et de visiter le centre de documentation du site mémoriel.

Le FONAREV y a présenté plusieurs armes blanches utilisées lors des massacres, ainsi que divers objets personnels appartenant aux victimes. L’institution a également annoncé la création prochaine d’un musée du Génocost, destiné à pérenniser la mémoire des violences de masse subies par la population congolaise.
Gloire MALUMBA.K