Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, a annoncé la suspension des exonérations fiscales jusque-là accordées aux entreprises minières, lors d’une matinée économique organisée à Kinshasa par la Banque mondiale. Cette rencontre, axée sur la présentation du dernier rapport sur l’économie congolaise, a réuni hauts fonctionnaires, partenaires techniques et financiers, acteurs du secteur privé et représentants de la société civile.

Selon le ministre, bien que ces allègements soient officiellement sollicités par les compagnies pétrolières pour stabiliser les prix à la pompe, ce sont essentiellement les entreprises minières qui en tirent avantage. « Ces exonérations profitent à des acteurs qui ne contribuent pas suffisamment à l’effort fiscal national », a-t-il souligné.

Dans cette perspective, Doudou Fwamba a indiqué que le gouvernement travaille, en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI), à l’élaboration d’un Code général des impôts, droits, douanes, redevances et taxes. Ce nouvel outil vise à moderniser et rationaliser le système fiscal congolais, afin d'améliorer la mobilisation des recettes internes.

Le ministre a également dénoncé le manque de compétence en fiscalité au sein de nombreuses grandes entreprises opérant en RDC, une carence qui, selon lui, freine l'efficacité du recouvrement fiscal. Il a en outre reconnu que le contrôle fiscal est souvent perçu comme une source de tracasseries administratives de la part des services étatiques. « Nous avons identifié les structures responsables de ces abus. Il faut les attaquer de manière cohérente et agressive », a-t-il déclaré.

De son côté, le directeur général des Impôts, Barnabé Muakadi Muamba, a appelé à une meilleure coordination dans l’octroi des exonérations fiscales. Il a déploré le manque de culture fiscale parmi de nombreux contribuables, particulièrement dans le secteur minier, affirmant que ce dernier ne contribue pas à la hauteur des avantages reçus.

« Les exonérations sont accordées de façon éparse et sans coordination, parfois même sans consultation des services techniques compétents. C’est inacceptable », a-t-il martelé.

En clôturant les travaux, le ministre Doudou Fwamba a salué le partenariat stratégique avec la Banque mondiale et réaffirmé l’engagement du gouvernement à renforcer la stabilité macroéconomique, améliorer la mobilisation des ressources internes et assurer une gestion transparente des finances publiques.

Le rapport de la Banque mondiale, quant à lui, met en évidence des progrès dans les secteurs extractif et agricole, tout en soulignant l’urgence de diversifier l’économie nationale et de favoriser la création d’emplois durables.


Gloire MALUMBA.K