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Ituri : Plus de 33 000 déplacés en une semaine suite aux accrochages entre les FARDC et la milice CRP
En une semaine, plus de 33 000 personnes ont fui les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et les miliciens de la Convention pour la révolution populaire dans la province de l'Ituri. Les conditions de vie des déplacés, principalement des femmes et des enfants, sont alarmantes, avec des besoins urgents en nourriture et abris. Les autorités et les ONG sont appelées à intervenir rapidement.
En une semaine, plus de 33 000 personnes ont fui les combats opposant les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux miliciens de la Convention pour la révolution populaire (CRP), dirigée par Thomas Lubanga, dans la zone littorale du lac Albert, au sein du territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, selon la radio onusienne Okapi.
Ces déplacés, majoritairement des femmes – dont certaines enceintes – et des enfants, se sont réfugiés dans plusieurs localités environnantes, notamment à Djangi et Tché. Un nombre important d’entre eux a rejoint le site de déplacés de Rhoo, déjà surpeuplé.
Selon des sources locales relayées par le même média, les conditions de vie sur place sont extrêmement précaires. Les populations manquent de nourriture, d’abris, et nombre d’entre elles dorment à la belle étoile. La société civile locale tire la sonnette d’alarme et appelle les autorités nationales ainsi que les organisations humanitaires à intervenir en urgence.
Les déplacés proviennent notamment des localités de Joo, Torges, Nyamamba, Gbi, Dii, Café et Mbogi, où les affrontements entre groupes armés se poursuivent. Certains habitants, transportant leurs maigres biens, empruntent divers axes routiers – y compris ceux contrôlés par la milice CODECO – pour rejoindre Tché et Djangi. Là, certains sont accueillis par des familles hôtes, tandis que d’autres sont escortés par les FARDC jusqu’au site de Rhoo.
Cette nouvelle vague de déplacés vient s’ajouter aux quelque 70 000 personnes déjà installées sur ce site depuis près de cinq ans.
Héritier Dhezunga, vice-président de la chefferie de Bahema Nord, déplore l’absence totale d’assistance : « Ces populations ont fui par leurs propres moyens une zone où la sécurité est inexistante. Depuis leur arrivée, elles n’ont reçu aucune aide. »
D’autres déplacés ont trouvé refuge en Ouganda ou dans les localités de Mahagi, Kasenyi et d’autres zones jugées plus sûres. Les acteurs locaux appellent les forces conjointes FARDC-UPDF à intensifier leurs efforts pour mettre un terme à ce cycle de violences qui ne cesse d’accroître la vulnérabilité des civils.
Gloire MALUMBA.K