SÉCURITÉ
Ituri : Signature d’un protocole de paix partiel à Aru entre groupes armés, dont CODECO
Malgré un contexte marqué par une nouvelle flambée de violence, plusieurs groupes armés actifs en Ituri ont signé, vendredi 27 juin à Aru, un protocole de paix partiel visant la cessation des hostilités. Un pas fragile mais symbolique vers la désescalade, entaché par un massacre survenu le même jour à Djugu.
Au cœur d'une tension croissante, un pas significatif vers la paix a été franchi vendredi 27 juin dans le territoire d’Aru, au nord de Bunia, en Ituri. À l’issue de cinq jours de dialogue, plusieurs groupes armés actifs dans la province, notamment CODECO, FRPI, FPIC et Tchini ya Tuna, ont signé un protocole de cessation des hostilités, en présence de chefs coutumiers et de leaders communautaires.
Ce processus de réconciliation, désigné sous le nom d’« Accord d’Aru 2 », prévoit l’arrêt immédiat des violences contre les civils et les forces de défense et de sécurité, l’interdiction de circuler armé, ainsi que l’adhésion formelle des signataires au programme national de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), y compris pour les enfants encore enrôlés dans leurs rangs.
Les signataires s’engagent également à garantir la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire provincial, afin de faciliter le retour des déplacés internes et le rapatriement volontaire des réfugiés. Un engagement particulier a été pris pour mettre fin aux violences sexuelles et aux abus contre les femmes et les enfants, souvent utilisés comme armes de représailles dans les conflits locaux.
Cependant, cette dynamique de paix a été ternie par un événement tragique survenu le matin même : le massacre de onze civils, dont huit enfants, sur le site de déplacés de Djangi, dans le territoire voisin de Djugu.
Ce drame a suscité une onde de choc parmi les participants et a conduit deux groupes armés, Auto-défense Zaïre et MAPI, à refuser de signer le protocole en signe de protestation. Ces deux mouvements accusent des miliciens de CODECO d’être responsables de cette attaque, remettant en question la sincérité du processus engagé.
En réaction à ce massacre, la communauté Ente, majoritairement composée de membres du peuple Hema, a annoncé la suspension de sa participation au dialogue, en signe de deuil et d’indignation.
Bien que la signature de ce protocole reste un jalon important, sa portée réelle dépendra de sa mise en œuvre concrète et de l’inclusion de tous les groupes armés actifs en Ituri. La paix dans cette province meurtrie demeure précaire, tiraillée entre avancées diplomatiques et résurgences de la violence.
Gloire MALUMBA.K