DIPLOMATIE
Ituri : la société civile conteste le récent déploiement de troupes ougandaises aux côtés des FARDC
L’armée ougandaise a récemment renforcé sa présence en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre d’opérations conjointes menées avec les Forces armées congolaises (FARDC). Cette coopération vise à neutraliser les groupes armés responsables de l’instabilité persistante dans cette province. Elle suscite toutefois des réactions contrastées.
Selon Radio Okapi, un convoi militaire ougandais composé de 21 véhicules a franchi, vendredi 25 juillet, la frontière au poste douanier de Mahagi, à plus de 260 kilomètres de Bunia, avant de se diriger vers Fataki, dans le territoire de Djugu, l’un des principaux foyers de violences.
Alors que plusieurs responsables politiques congolais saluent cette initiative, appelant même à son extension à d’autres groupes armés comme la milice Zaïre ou la Coopérative pour le développement du Congo (CRP) de l’ex-chef de guerre Thomas Lubanga, des voix dissonantes se font entendre.
Certaines autorités locales ainsi que des membres de la société civile expriment leurs inquiétudes. Ils craignent que cette présence militaire étrangère ne vienne fragiliser l’accord de paix d’Aru 2, signé le 28 juin 2025, qui prévoit un désarmement progressif des milices et leur intégration au sein du Programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion (PNDDR).
Ce renfort ougandais intervient dans un contexte de recrudescence des violences, marquées par des attaques répétées de milices armées dans plusieurs localités. Si la destination exacte du contingent n’a pas été précisée, sa mission consiste à appuyer les FARDC dans la traque des groupes armés, notamment dans les zones de Lopa et de Nizi.
Dans ce même contexte, le chef d’état-major des forces ougandaises a sur son compte X (anciennement Twitter), a condamné fermement les exactions imputées à la milice CODECO, lançant à ses membres un ultimatum de quatre jours pour déposer les armes.