SOCIÉTÉ
Ituri : neuf civils tués dans deux attaques attribuées aux milices CODECO et ADF
Au moins neuf civils ont été tués dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 août lors de deux attaques attribuées aux milices CODECO et ADF, dans les territoires de Djugu et d’Irumu, en province de l’Ituri. Selon Radio Okapi, ces violences ont fortement ralenti la circulation sur deux axes stratégiques : Bunia–Djugu (route nationale 27) et Bunia–Boga–Kainama, en direction du Nord-Kivu.
La première attaque, imputée à la milice CODECO, s’est produite à Gina, localité située à une quarantaine de kilomètres au nord de Bunia, dans le territoire de Djugu. D’après des témoins, des miliciens ont pris pour cible une boutique, tuant six membres d’une même famille, blessant quatre autres personnes et emportant plusieurs biens ainsi qu’une trentaine de bêtes, notamment des chèvres. L’attaque a provoqué un déplacement massif des habitants, certains trouvant refuge dans une base de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) voisine, d’autres rejoignant Lopa et Iga-Barrière, par crainte de nouvelles violences.
La seconde attaque a visé, dans le territoire d’Irumu, le village de Kinyanjojo, situé à une centaine de kilomètres au sud de Bunia. Des combattants ADF y ont tué trois civils, enlevé trois jeunes filles et incendié trois véhicules ainsi qu’une maison, selon des sources locales.
Ces attaques surviennent dans un contexte sécuritaire déjà tendu. Le 4 août, cinq personnes avaient été tuées lors d’une offensive impliquant les milices Zaïre et CODECO, dans le territoire de Djugu. En juillet, la MONUSCO avait dénoncé la recrudescence des violences meurtrières menées par les groupes armés, notamment les ADF et la CODECO, responsables de lourdes pertes civiles et d’une insécurité persistante dans la région.
L’armée affirme mener des opérations pour neutraliser les ADF et les milices refusant de déposer les armes, tandis que la société civile et plusieurs responsables politiques expriment leur colère face à la répétition de ces violences.
Gloire MALUMBA.K