POLITIQUE
Kasaï-Central : dix-huit députés provinciaux dénoncent un coup de force à l’Assemblée
Dans une lettre adressée au vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, dix-huit députés provinciaux du Kasaï-Central s’insurgent contre ce qu’ils qualifient de « coup de force institutionnel », sur fond de contestation d’une majorité parlementaire auto-proclamée.
D'après une correspondance consultée par Presseactu.net, ces élus rejettent la validité de la démarche initiée par un groupe de quatorze députés, sur les trente-deux que compte l’Assemblée provinciale, lesquels ont affirmé détenir une nouvelle majorité et procédé à l’installation d’un bureau d’âge une décision jugée « illégale et contraire au règlement intérieur » par les signataires de la protestation.
Une procédure jugée irrégulière
La polémique trouve son origine dans une série de pétitions déposées, le 29 mai, par les 14 députés contre les membres du Bureau en fonction : le président, le vice-président, le rapporteur et le questeur. Deux des pétitionnaires, affirment les contestataires, auraient pourtant été frappés de déchéance pour absences injustifiées, en vertu des articles 89 et 126 du règlement intérieur.
En réponse à ces pétitions, une plénière contradictoire devait être convoquée le 4 juin, sous la houlette du rapporteur adjoint, seul membre du Bureau non visé. Mais cette réunion n’a pu se tenir : tous les membres du Bureau, y compris le rapporteur adjoint, ont été appelés d’urgence à Kinshasa pour consultation par le vice-Premier ministre, selon un message officiel daté du 2 juin.
Un communiqué signé du rapporteur adjoint annonçait le report de la séance plénière. Pourtant, les députés pétitionnaires ont poursuivi leur initiative en organisant une réunion non officielle dans la salle des conférences de l’Assemblée provinciale, à l’issue de laquelle ils ont proclamé un nouveau bureau, hors de tout cadre légal, selon les députés protestataires.
Contestation du bureau d’âge
Parmi les griefs exprimés figure notamment la désignation de l’honorable Stéphane Muanda Malombo à la présidence du bureau d’âge. Ce dernier, né en 1963, ne répondrait pas au critère d’ancienneté prévu par le règlement, qui confère cette fonction au député le plus âgé en l’occurrence, Crispin Mbungu Mapumba, né en 1952.
En outre, les contestataires dénoncent la convocation d’une plénière sans quorum, par un directeur administratif alors qu’il était suspendu, ainsi que l’absence de plusieurs élus partis en mission officielle à Kinshasa, Lubumbashi ou Lualaba au moment des faits.
Appel au respect de la légalité
Dans leur correspondance, les dix-huit députés demandent au ministre de l’Intérieur de ne pas reconnaître le bureau ainsi installé, qu’ils jugent nul de plein droit au regard des articles 10, 12, 22, 64 et 68 du règlement intérieur. Ils l’enjoignent à intervenir pour garantir la stabilité institutionnelle et le respect des textes, dans l’esprit de la vision prônée par le président Félix Tshisekedi, attaché à la consolidation des institutions provinciales.
Gloire MALUMBA.K