SÉCURITÉ
Kinshasa et Kigali amorcent une désescalade : au Conseil de sécurité, Bintou Keita salue « une avancée majeure»
Alors que Kinshasa et Kigali s’engagent sur la voie d’un apaisement, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a salué devant le Conseil de sécurité de l’ONU une « avancée majeure » vers la fin du conflit en RDC, tout en soulignant les défis d’un processus fragile dans un environnement régional encore volatil.
Alors que les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise signaient, vendredi 27 juin à Washington, un projet d’accord de paix visant à mettre fin à des années de tensions armées, le Conseil de sécurité des Nations unies examinait, à New York, l’évolution de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC).
À la tribune, la cheffe de la Mission onusienne en RDC (MONUSCO), Bintou Keita, a salué une « avancée majeure vers la fin du conflit », tout en appelant à la vigilance dans un contexte régional toujours instable.
Une dynamique diplomatique relancée
Le texte paraphé à Washington, sous l’égide des États-Unis, s’inscrit dans la continuité d’une déclaration de principes conclue en avril. Il marque un tournant dans les relations entre Kinshasa et Kigali, historiquement marquées par la méfiance et les accusations mutuelles de soutien à des groupes armés actifs dans l’est du Congo.
L’accord prévoit notamment la cessation des hostilités, le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, la neutralisation des rebelles hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ainsi qu’un soutien aux discussions entre Kinshasa et la rébellion du M23.
Le rôle central de la diplomatie américaine
Bintou Keita a salué l’engagement de Washington dans cette médiation conduite sous l’administration Trump, qualifiant les efforts américains d’« inlassables » et de « décisifs » pour la stabilité régionale.
« Je tiens à saluer les efforts inlassables des États-Unis dans la facilitation de cet accord », a-t-elle déclaré, ajoutant que ce processus ouvrait « une étape importante vers la paix dans la région des Grands Lacs ».
Un processus multilatéral complexe
La représentante onusienne a également souligné la contribution d’autres médiateurs régionaux. Elle a salué les efforts du président angolais João Lourenço, à la tête de l’Union africaine, de son homologue togolais Faure Gnassingbé, désigné médiateur par l’UA, ainsi que du panel de co-facilitateurs composé d’anciens chefs d’État africains. Le rôle de médiation discrète joué par le Qatar a également été mentionné.
Un appel à la cohésion nationale
Au-delà des efforts diplomatiques internationaux, Mme Keita a exhorté les autorités congolaises à renforcer la cohésion interne, condition sine qua non d’une paix durable. Elle a encouragé les initiatives de dialogue engagées par le président Félix Tshisekedi, notamment avec les confessions religieuses et certains leaders politiques, dont Martin Fayulu.
Des engagements lourds de promesses
Le projet d’accord, encore à valider définitivement par les deux parties, repose sur plusieurs engagements structurants : arrêt des hostilités, désarmement de groupes armés, mécanisme conjoint de sécurité, soutien à la MONUSCO, retour des réfugiés et intégration économique régionale. Autant de chantiers ambitieux, dont la mise en œuvre effective sera déterminante pour tourner enfin la page de décennies d’instabilité dans l’est de la RDC.
Gloire MALUMBA.K