ÉDUCATION
Kinshasa : pas de soutenances ni de collations de grades cette année pour les finalistes du système LMD à l’UPN
Les autorités académiques de l’Université pédagogique nationale (UPN) ont interdit, pour cette année, les soutenances et les cérémonies de collation de grades académiques des finalistes du système Licence-Master-Doctorat (LMD), apprend PRESSEACTU.NET ce jeudi 11 septembre, de la radio Okapi.
Le secrétaire général à la recherche de l’UPN, Albert Phongi Kingiela, justifie cette mesure par la nécessité d’achever l’ensemble du cursus. Selon lui, s’arrêter en troisième année de licence revient à quitter l’université avec une formation incomplète :
« Le système LMD ne s’arrête pas à la licence. Les options sont mieux développées au niveau du master. D’ailleurs, certaines institutions n’ont pas été perturbées par cette mesure, car elles n’organisent pas de cérémonies de collation de grades. Il faut aller jusqu’au bout », explique-t-il.
Une décision qui surprend et déçoit de nombreux étudiants. Plusieurs finalistes estiment avoir été privés d’un moment symbolique et d’une occasion de défendre leur travail.
« Nous nous sentons lésés, car à notre avis, la soutenance représente un moyen de nous exprimer, de défendre notre travail, de démontrer la connaissance acquise sur notre sujet », confie l’un d’entre eux.
Par contre, certains étudiants considèrent néanmoins cette interdiction comme une mesure pragmatique, qui permet de réduire les dépenses liées aux cérémonies.
Du côté du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), le ton est plus apaisant. Le conseiller en charge des questions académiques assure que la valeur du diplôme reste intacte, que l’étudiant ait soutenu ou non.
« La soutenance n’est pas une obligation, mais une possibilité laissée à l’appréciation de l’établissement et de l’étudiant. Le diplôme de licence conserve la même valeur », rappelle-t-il, en précisant que la décision émane de l’UPN et non du ministère.
Ce dernier reconnaît toutefois les difficultés liées à la mise en œuvre du système LMD : manque de professeurs, rythme soutenu, faible accès à Internet, pénurie de matériel technique et absence de laboratoires. « Comme tout système importé, il nécessite du temps pour être pleinement maîtrisé », a-t-il conclu.