À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, la ministre Ève Bazaiba a officialisé la sanctuarisation de la baie de Ngaliema, menacée par l’urbanisation, pour préserver la biodiversité et promouvoir un urbanisme durable dans la capitale congolaise.

À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée le jeudi 5 juin, la ministre de l’environnement et du développement durable de la République démocratique du Congo (RDC), Ève Bazaiba, a officialisé la sanctuarisation de la baie de Ngaliema, un site naturel menacé situé dans la capitale, Kinshasa.

Ce site, longtemps convoité par des intérêts immobiliers, est désormais classé comme espace vert protégé. La mesure, approuvée lors du conseil des ministres du 30 mai, vise à préserver la biodiversité locale tout en offrant aux habitants un lieu de détente dans une ville où les espaces publics de qualité se font rares.

Un partenariat public-privé pour un aménagement durable

La préservation de la baie repose sur une collaboration entre le ministère de l’Environnement et l’ASBL Texaf Bilembo, soutenue par le groupe Utexafrica. Ce partenariat prévoit des aménagements écologiques sur la concession de l’ancienne Utexafrica, au cœur d’une zone marécageuse convoitée par les promoteurs immobiliers.

« Cet espace, menacé par des constructions anarchiques, est essentiel à la protection de la biodiversité de Kinshasa », a déclaré la ministre Ève Bazaiba, en insistant sur la nécessité de préserver les rares écosystèmes naturels encore intacts dans la capitale.

Vers la démolition des constructions illégales

Dans la foulée, le ministre provincial de l’environnement de Kinshasa, Léon Mulumba, a annoncé le lancement, dès le samedi 7 juin, d’une vaste opération de démolition des constructions illégales qui bordent la baie. « Le gouvernement provincial s’engage à restaurer et protéger cet espace au regard de son importance dans la stabilisation du climat local », a-t-il affirmé.

L’objectif affiché : transformer la baie de Ngaliema en un « poumon vert » accessible à tous, alors que la métropole kinoise fait face à une urbanisation galopante et à une pollution croissante.

Une dimension écologique mais aussi économique

Outre ses bénéfices environnementaux, le projet est perçu comme une opportunité de développement local. Création d’emplois, promotion du tourisme urbain, valorisation du patrimoine naturel : les acteurs associatifs y voient un levier de transformation.

« Nous saluons la volonté du gouvernement de faire de la baie de Ngaliema un modèle de gestion écologique en milieu urbain », a souligné Joël Booto, coordinateur de l’ONG Assur-RDC, qui milite pour la défense de l’environnement. Il plaide par ailleurs pour une politique ambitieuse de création d’espaces verts dans la capitale.

Lutte contre la pollution plastique

La sanctuarisation de la baie intervient dans un contexte de mobilisation plus large contre la pollution plastique. À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, un appel à l’action collective a été lancé pour encourager des pratiques responsables, telles que le tri des déchets et l’usage de matériaux réutilisables.

Dans une ville en quête de respiration, la baie de Ngaliema apparaît désormais comme un symbole d’espoir pour la biodiversité, mais aussi comme un signal fort en faveur d’un urbanisme plus durable à Kinshasa.


Gloire MALUMBA.K