Kinshasa réceptionne progressivement un important lot de véhicules blindés fournis par les Émirats arabes unis, destiné à muscler la riposte militaire contre la rébellion du M23 dans l’Est du pays.

L’armée congolaise renforce ses capacités avec l’arrivée progressive d’un important lot de véhicules blindés fournis par la société émiratie International Golden Group (IGG), dans le cadre d’un contrat d’environ 70 millions de dollars signé en novembre 2024 à Abou Dhabi. D’après des informations publiées ce jeudi par Africa Intelligence, ces blindés sont prioritairement destinés à appuyer les Forces armées de la RDC (FARDC) dans leur lutte contre la rébellion du M23 dans l’Est du pays.

Les livraisons des blindés, de type Kasser II équipés de canons de 20 mm et de mitrailleuses de 12,7 mm  ont débuté en janvier 2025. Une première cinquantaine d’unités a été déployée à Kisangani et à Kindu, deux centres névralgiques pour la logistique militaire en raison de leurs infrastructures aéroportuaires. Ces blindés ont intégré la brigade interarmées de la Garde républicaine ainsi que la brigade Guépard, une unité d’élite des forces spéciales congolaises.

En mai, un nouveau lot de 30 blindés a été débarqué au port de Matadi, dans le Kongo-Central. Une partie de ce matériel a été acheminée vers Lubumbashi pour renforcer le 13ᵉ régiment d’infanterie motorisée basé au camp Kimbembe. Cette unité intervient dans le Haut-Katanga, confronté à une résurgence des attaques de groupes armés Maï-Maï, dont certains affiliés à la mouvance sécessionniste Bakata Katanga.

Mais c’est à l’Est que se concentre l’essentiel des enjeux. Face à une insurrection du M23 de plus en plus organisée et offensive, les autorités militaires entendent densifier le déploiement de troupes et de matériel. L’arrivée progressive des Kasser II vise à consolider les positions des FARDC dans une région où l’équilibre militaire reste précaire.

D’ici janvier 2026, ce sont au total 160 blindés qui seront livrés par IGG. Fabriqués à Abou Dhabi par la société M4 Industries  aujourd’hui contrôlée par le groupe public émirien Edge après avoir été détenue par le clan Al-Kaabi ces véhicules sont le cœur d’un réarmement plus large engagé par Kinshasa.

En parallèle, les autorités congolaises ont conclu d’autres accords avec deux autres fournisseurs émiratis : The Armored Group (TAG) et NIMR. Un premier lot d’une cinquantaine de véhicules avait déjà été livré par IGG en août 2023.

Ce renforcement accéléré des capacités militaires traduit la volonté du gouvernement congolais de répondre plus efficacement aux multiples menaces sécuritaires qui pèsent sur le pays, en particulier dans l’Est, théâtre d’un conflit prolongé aux implications régionales majeures.


Gloire MALUMBA.K