La styliste congolaise Laëtitia Kandolo, figure montante de la création en République démocratique du Congo (RDC), a été nommée directrice exécutive de l’Institut régional de la mode en Afrique. Une consécration pour celle qui avait lancé sa propre marque en 2015, depuis Kinshasa.

« J’ai l’honneur d’être désormais la directrice exécutive de l’Institut régional de la mode en Afrique + Kobo Fashion », a-t-elle déclaré, en rendant hommage à « une équipe formidable qui n’a pas eu peur de défier ce que beaucoup considèrent encore comme impossible ».

Former l’excellence en Afrique centrale

À travers cette nomination, Laëtitia Kandolo entend mettre l’accent sur l’éducation, la formation et l’accompagnement de nouveaux talents. « Cette institution a vocation à rassembler les différents pays qui composent l’Afrique centrale. Je suis particulièrement heureuse de voir, dans cette première cohorte, des profils venus de Goma, du Cameroun, de la Centrafrique, de Bukavu, de Kinshasa ou encore de Brazzaville », a-t-elle précisé.

La créatrice souhaite faire de l’Institut non seulement un espace académique, mais aussi un lieu de vie et de création, mêlant mode, musique, bibliothèque, expositions et défilés. « Que cette mission permette enfin à la région d’Afrique centrale de prendre toute sa place et de rayonner à l’échelle mondiale », a-t-elle affirmé.

Le parcours d’une créatrice

Plongée dès son plus jeune âge dans l’univers de l’art, Laëtitia Kandolo a travaillé aux côtés de grandes figures de la mode avant de fonder sa propre marque, Uchawi – « magie » en swahili. Ses collections, qui associent wax, tissus orientaux et étoffes françaises, se distinguent par un style à la fois décontracté le jour et raffiné le soir.

Surnommée « Titia », elle conçoit ses créations à Kinshasa, privilégiant le savoir-faire local. Elle collabore régulièrement avec les étudiants de l’Institut supérieur des arts et métiers, les encourageant à explorer de nouvelles matières et à affirmer leur créativité. « Produire sur place peut contribuer à éveiller l’industrie textile au Congo et au-delà, et donner une image plus forte de ce qu’est la mode africaine », souligne-t-elle.

Au-delà de ses ambitions stylistiques, Kandolo nourrit le projet d’une « maison des artistes », destinée à rassembler musiciens, peintres, photographes et réalisateurs. Un lieu de rencontre et d’échanges, pensé comme une passerelle entre le Congo et le reste du monde.

Un projet soutenu par la France

L’Institut avait été annoncé fin avril 2024 à Kinshasa, lors de la visite officielle d’Emmanuel Macron auprès de son homologue congolais, Félix Tshisekedi. Paris s’était alors engagé à financer plusieurs initiatives en faveur de la jeunesse congolaise, dont ce centre régional consacré à la mode.

L’objectif affiché est triple : soutenir les créateurs locaux, structurer la formation et la professionnalisation du secteur, et renforcer le rayonnement culturel et économique de l’Afrique centrale sur la scène internationale.


Gloire MALUMBA.K