Dans un effort présumé d’améliorer la circulation dans la capitale, le gouverneur de la ville province de Kinshasa, Daniel Bumba, a récemment annoncé une mesure controversée : le délestage de la circulation des voitures en fonction de leurs plaques d’immatriculation.

Cette initiative, bien que saluée par certains comme une solution innovante aux embouteillages chroniques, soulève de nombreuses critiques quant à son efficacité et à ses implications sociales.
 
Cependant, les détracteurs de cette initiative soulignent plusieurs faiblesses. Premièrement, cette approche ne prend pas en compte le nombre de véhicules en circulation, qui continue d’augmenter de manière exponentielle. En restreignant l’accès sans une augmentation des infrastructures de transport public, le gouverneur semble ignorer les véritables causes des embouteillages.
Impact social et économique

De surcroît, cette mesure risque d’aggraver les inégalités sociales. Les classes populaires, souvent dépendantes de leur véhicule pour se rendre au travail ou aux écoles, seront les plus touchées. Pour beaucoup, le coût d’un taxi ou d’un transport alternatif peut s'avérer prohibitif, entraînant une perte de revenu et une précarisation accrue.
 
Les commerçants et les artisans, qui dépendent également de la mobilité pour leurs activités, pourraient voir leur chiffre d’affaires diminuer. La mesure pourrait ainsi nuire à l'économie locale, en restreignant l’accès des clients aux commerces.
 
Un manque de communication
 
Un autre point critique concerne le manque de communication de la part du gouvernement provincial. Les Kinois n'ont pas été suffisamment informés des modalités d'application de cette mesure. D’ailleurs, c’est un projet desdites mesures qui a fuité dans les réseaux sociaux, et confirmé plus tard par le cabinet du gouverneur.   

Des incertitudes persistent, en effet,  quant aux heures de circulation et aux exceptions éventuelles. Cette opacité crée un climat de méfiance envers les autorités.
 
 Une solution à repenser
 
Face à ces critiques, il est impératif que le gouverneur Daniel Bumba reconsidère cette approche. Plutôt que d’imposer des restrictions, la province devrait investir dans des infrastructures de transport en commun, promouvoir l'usage de moyens de transport alternatifs et sensibiliser la population à des pratiques de mobilité durable.
 
bien que l'intention de réduire les embouteillages à Kinshasa soit louable, la mise en œuvre actuelle de cette mesure de délestage semble plus punitive qu'efficace. Il est temps que les autorités écoutent les voix des citoyens et élaborent des solutions inclusives et durables pour la mobilité urbaine.

 
Samuel Nakweti