JUSTICE
Meurtre du policier Fiston Kabeya : l’expertise médicale conclut à un traumatisme crânien sévère
Le procès du meurtre du policier Fiston Kabeya a repris ce 8 mai, révélant un rapport médico-légal concluant à un traumatisme crânien sévère comme cause de décès. Ce document, qui renforce la version du ministère public, met en lumière la brutalité de son interpellation par la garde rapprochée de la Première ministre, tandis que la défense remet en question sa clarté. L’audition de l’expert légiste est attendue le 12 mai 2025.
Lors de la reprise des audiences du procès du meurtre du policier Fiston Kabeya, ce jeudi 8 mai, un rapport médico-légal a révélé des éléments troublants concernant les circonstances du drame. Selon les conclusions du médecin légiste, lues par le greffier, cet agent de la Police nationale congolaise (PNC) est décédé des suites d’un traumatisme crânien encéphalique ayant entraîné une hémorragie cérébrale.
Le rapport de sa mort daté du 28 avril 2025, établit que les coups portés à la tête sont directement responsables de la mort de cet agent de la circulation routière. Il avait été interpellé de manière violente le 25 mars dernier dans la commune de la Gombe par des membres de la garde rapprochée de la Première ministre, Judith Suminwa.
Ce document renforce la position du ministère public, qui estime que les éléments scientifiques corroborent les témoignages de plusieurs témoins oculaires. Ces derniers ont décrit avec précision la brutalité de l’interpellation subie par le brigadier, affirmant qu’il avait été malmené, roué de coups de poing et frappé à coups de crosse, avant d’être contraint de monter dans un véhicule de patrouille.
Pour la partie civile, le rapport constitue une preuve cruciale de la responsabilité des prévenus. Elle a souligné la sacralité de la vie humaine et l’irréversibilité du préjudice causé, appelant la Cour à rendre une décision proportionnelle à la gravité des faits.
Du côté de la défense, le rapport suscite des débats. Les avocats des policiers mis en cause ont questionné la clarté du document, le qualifiant de « truffé de termes techniques » et de « soumis à réserve », ce qui, selon eux, diminue sa force probante. Ils ont demandé la comparution du médecin légiste afin d’éclaircir certains passages jugés ambigus, ainsi que celle du magistrat instructeur.
La Cour a rejeté cette dernière requête, la jugeant « superfétatoire », en raison du fait que le magistrat instructeur n’est pas un expert médical. En revanche, elle a jugé pertinente la comparution du médecin légiste, estimant nécessaire que ses conclusions soient expliquées dans un langage accessible à toutes les parties.
Suspendu depuis le 17 avril dans l’attente du rapport d’autopsie, le procès a repris dans un climat judiciaire tendu, largement dominé par les interprétations du document médico-légal. L’affaire a été renvoyée au lundi 12 mai 2025, avec comme moment clé attendu l’audition de l’expert légiste. Sept policiers de la garde rapprochée de la Première ministre Judith Suminwa sont poursuivis pour homicide et violation des consignes.
Gloire MALUMBA.K