Lors de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU, le président congolais a défendu la paix, la réforme du Conseil de sécurité, la gestion durable des minerais et la reconnaissance d’un génocide, soulignant le rôle stratégique de la RDC sur la scène internationale.

Le président de la République, Félix Tshisekedi, a affirmé mardi 23 septembre au soir, devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, que la République démocratique du Congo (RDC) se trouvait au centre des enjeux planétaires. Son allocution, d’une vingtaine de minutes, intervenait à l’occasion de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale, ouverte le matin même.

Le chef de l’État a d’abord salué le multilatéralisme, qu’il considère non plus comme une option mais comme une exigence face aux nombreux défis mondiaux. Il a ensuite présenté les priorités de la RDC au Conseil de sécurité, où le pays siègera à partir de janvier 2026. La participation congolaise sera, selon lui, « résolument constructive et holistique », autour de deux axes indissociables : la paix et la sécurité, ainsi que la prévention et la résolution des conflits.

La gouvernance des minerais stratégiques occupe également une place centrale dans son discours. Félix Tshisekedi a réaffirmé la volonté de la RDC d’assurer leur exploitation dans le respect du développement durable, de la souveraineté économique et du bien-être des populations.

Le président congolais a par ailleurs plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité. L’Afrique, a-t-il estimé, doit obtenir deux sièges supplémentaires parmi les membres non permanents et deux sièges parmi les permanents, « avec les mêmes droits, y compris le droit de veto, les mêmes privilèges et les mêmes obligations » que les membres actuels. Forte de ses 54 États et de plus de 1,2 milliard d’habitants, le continent ne peut rester en marge des décisions engageant la paix et la sécurité internationales.

Un autre temps fort de son intervention a porté sur la guerre de prédation menée contre la RDC. Le président a lancé un appel solennel à la communauté internationale : « Elle a le devoir moral et politique de soutenir cette démarche essentielle afin d’établir la vérité, rendre justice aux victimes et jeter les assises d’une paix durable, ancrée dans la mémoire et la responsabilité partagée. »

Félix Tshisekedi a également renouvelé son plaidoyer pour la reconnaissance d’un génocide congolais. « Les Nations unies elles-mêmes, à travers le rapport Mapping, ont documenté l’ampleur des atrocités. Ce n’est pas seulement un conflit : c’est un génocide silencieux qui frappe le peuple congolais depuis plus de trente ans », a-t-il affirmé.

Evoquant le processus de paix en cours, il a salué le rôle de Donald Trump, qui a favorisé un dialogue ayant conduit, le 27 juin 2025 à Washington, à la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda. « La RDC veut obtenir une paix juste, durable et vérifiable, non une accalmie factice et éphémère », a insisté le président. Enfin, sur la question climatique, il a mis en avant le rôle du bassin du Congo comme solution mondiale.


Gloire MALUMBA.K