Au moins 726 familles originaires du quartier Les Volcans, à Goma, dans le Nord-Kivu, sinistrées lors de l’éruption du Nyiragongo en janvier 2002, ont lancé un nouvel appel aux autorités congolaises. Plus de vingt ans après la catastrophe, elles affirment n’avoir jamais pu s’installer sur les parcelles qui leur avaient été attribuées dans les quartiers de Mugunga et du Lac Vert.

Ce cri de détresse, relayé mercredi 27 août par Radio Okapi, sonne comme une revendication de justice et de dignité. Après l’éruption, les autorités provinciales avaient promis des terrains aux déplacés. Si la plupart ont pu s’y établir, ceux du quartier Les Volcans en ont été chassés en 2017 par des pygmées se présentant comme autochtones. Depuis, ces familles vivent dans l’errance, entre espoir et frustration.

« Nous voulons regagner notre portion de terre, les avenues Lushagala et Lutanda. Mais nous avons besoin de l’accompagnement de l’autorité, car nous vivons dans l’insécurité et la peur d’être tués comme nos frères », témoigne Bibiane Lwamira, chargée des affaires sociales au sein de l’association des sinistrés.

Depuis leur expulsion, plusieurs tentatives de retour, pourtant autorisées par les autorités, ont dégénéré en affrontements meurtriers. Ce climat d’insécurité empêche toute solution durable.

« Cela fait vingt-trois ans que ces familles attendent. Leur relocalisation n’a jamais été concrétisée. Il est temps que les autorités s’impliquent pour qu’elles rentrent dans leurs droits », plaide, de son côté, Me Jean-Marie Vianney Bahati, avocat de l’association.

Longtemps restées sans suite, les revendications des sinistrés refont surface. Les terrains initialement attribués avaient ensuite accueilli d’autres déplacés fuyant les violences armées. Mais ceux-ci ont été à leur tour délogés par l’avancée de la rébellion du M23, qui occupe une partie de Goma. Dans ce contexte d’instabilité sécuritaire, les familles réclament de nouveau leur droit de retour.

Le Nyiragongo, situé à une dizaine de kilomètres de Goma, est l’un des volcans les plus actifs et dangereux d’Afrique. Culminant à 3 470 mètres, il abrite un lac de lave permanent, phénomène rare dans le monde. Ses deux dernières éruptions, en 2002 et en 2021, ont eu des bilans dévastateurs : la première avait fait 250 morts et 120 000 sans-abri ; la seconde, 32 morts, 2 500 maisons détruites et 400 000 déplacés.

Gloire MALUMBA.K