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Nord-Kivu : exactions massives et insécurité persistante dans les zones occupées par la coalition RDF-AFC-M23
Malgré la signature d’un accord de principes à Doha, la situation sécuritaire reste extrêmement préoccupante dans l’est de la République démocratique du Congo. Sous contrôle de la coalition M23-RDF, les populations civiles subissent une recrudescence alarmante d’exactions : assassinats, enlèvements, violences sexuelles et pillages se multiplient en toute impunité.
Plusieurs territoires de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) restent, depuis janvier 2025, sous le contrôle des rebelles du M23, appuyés par des unités spéciales de l’armée rwandaise. Parmi les zones concernées figurent la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, ainsi que les territoires de Nyiragongo, Rutshuru, Masisi, une partie de Walikale et de Lubero.
Un rapport hebdomadaire, consulté par Presseactu.net, couvrant ainsi la période du 3 au 25 juillet, fait état d’une recrudescence alarmante des violences dans ces zones. Au moins 305 personnes ont été tuées par balles, 26 corps sans vie découverts et 364 enlèvements recensés dans et autour de Goma et Rutshuru.
Le document recense également 98 cas de pillages de domiciles, commerces et kiosques, 47 blessés par armes à feu ou armes blanches, cinq engins explosifs découverts, 27 habitations incendiées, un suicide, ainsi que 178 cas de violences sexuelles ou sexistes.
« Ces faits regrettables rythment désormais le quotidien des habitants des zones sous occupation et témoignent de la montée alarmante de l’insécurité », souligne le rapport.
Exécutions et violences sexuelles dans le Rutshuru
Dans le territoire de Rutshuru, les exactions se poursuivent. Entre le 11 et le 14 juillet, au moins 97 civils auraient été exécutés dans les champs de Kiseguru et Katwiguru, selon le document, par des éléments du M23-RDF-AFC placés sous le commandement du colonel Imani Claude. À Nyabanira et Gasave, six autres personnes, dont des mineurs, ont été tuées, soupçonnées de liens avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Le bilan pourrait être plus lourd, plusieurs corps n’ayant pas encore été retrouvés. Parallèlement, les violences sexuelles se multiplient. Le 12 juillet, une fillette a été violée à Katwiguru. Le lendemain, une adolescente a été enlevée à Kitshuru. Le 15 juillet, une femme d’environ trente ans a été retrouvée morte dans un champ de maïs, portant des traces d’agression sexuelle.
Un accord politique sans effet sur le terrain
Ces violences surviennent en dépit d’un accord de principes signé à Doha, au Qatar, entre le gouvernement congolais et les représentants du M23. L’initiative, censée ouvrir la voie à un apaisement, semble sans effet sur le terrain. Arrestations arbitraires, exécutions sommaires, extorsions, incendies d’habitations, écoles vandalisées : les atteintes aux droits humains se multiplient dans une impunité quasi totale.
Gloire MALUMBA.K