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Nord-Kivu : plus de 1 800 réfugiés rwandais rapatriés dans leur pays d'origine depuis le 17 mai
Les réfugiés rwandais au Nord-Kivu rapatriés
SOCIÉTÉ

Nord-Kivu : plus de 1 800 réfugiés rwandais rapatriés dans leur pays d'origine depuis le 17 mai

Plus de 1 800 réfugiés rwandais ont été rapatriés depuis la province du Nord-Kivu en RDC vers leur pays d’origine depuis le 17 mai, dans des conditions qui suscitent de nombreuses inquiétudes. Accusés de séjour irrégulier par le groupe armé M23, ces réfugiés, pour certains installés en RDC depuis plusieurs décennies, dénoncent un retour forcé orchestré sous pression, loin des cadres habituels de rapatriement volontaire.




Plus de 1 800 ressortissants rwandais présents en République démocratique du Congo (RDC) ont été rapatriés vers leur pays d’origine depuis le 17 mai dernier. Pour la plupart installés dans la province du Nord-Kivu depuis des décennies, ils ont été accusés de séjour irrégulier par le groupe rebelle AFC-M23, selon la Radio France Internationale (RFI).

Le même média rapporte que ce groupe les a arrêtés avant de les remettre au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui a pris en charge leur transfert vers le Rwanda.

Dans une chambre exiguë, équipée de quatre lits superposés, un homme d’une quarantaine d’années raconte, visiblement encore sous le choc, comment il a dû quitter la RDC en urgence. Rapatrié au Rwanda, il n’a pu emporter que quelques sacs contenant ses effets personnels.

« On nous a pris par surprise », confie-t-il. « C’était à 4 heures du matin. Les militaires nous ont encerclés ; nous pensions qu’ils voulaient nous parler. Personne ne pouvait sortir. Puis on nous a annoncé que nous allions rentrer chez nous, au Rwanda. Il était impossible de fuir. Et c’est comme ça que nous sommes arrivés ici. »

Comme lui, de nombreux réfugiés vivaient dans la région de Karenga avant d’être déplacés par la guerre. Cet homme s’était récemment installé dans une école de fortune à Sake. À ses côtés, une femme témoigne à son tour de la brutalité de ce retour précipité. Arrivée en RDC en 2001, elle redoute de devoir tout recommencer.

« J’avais vendu mon champ au Rwanda pour acheter une terre au Congo. Les enfants mangeaient à leur faim, je pouvais leur acheter des vêtements, il n’y avait pas de problème. Si on ne m’avait pas forcée à venir ici, je serais restée là-bas. Je ne pouvais pas refuser. »

Des retours sous pression

Après deux semaines passées au centre de transit de Goma, les rapatriés sont progressivement redirigés vers leurs régions d’origine au Rwanda. Emmanuel Kayiranga, administrateur du centre, assure que tout est mis en œuvre pour organiser leur réintégration.

« Nous préparons leur arrivée en identifiant les lieux de résidence possibles, ainsi que les familles auprès desquelles ils pourront être réunis. Certains sont arrivés en RDC en 1994, d’autres y sont même nés. Il faut donc retrouver les bonnes adresses », a-t-il expliqué.

Un soutien matériel et financier est promis à la sortie du centre. Dans une déclaration officielle, le ministre rwandais des Affaires étrangères s’est engagé à ce que chaque rapatrié obtienne ses papiers et puisse bénéficier de formations pour faciliter sa réinsertion.

Un processus qui interroge

Environ 200 000 réfugiés rwandais vivent encore en RDC. Des retours volontaires sont régulièrement organisés dans le cadre d’un accord tripartite entre le Rwanda, la RDC et le HCR. Depuis 2010, plus de 82 000 personnes ont ainsi été rapatriées.

Mais cette fois-ci, le processus ne s’est pas déroulé dans les conditions habituelles. Selon Eujin Byun, porte-parole du HCR, les transferts les plus récents ne peuvent être considérés comme des retours volontaires.

« Ces personnes ont été amenées au centre de transit à Goma à la suite d’une opération de recherche menée par les autorités. Nous avons procédé à un tri sur place, mais cela s’est déroulé sous pression. »

La même source unique que, ces retours soulèvent de vives interrogations quant au respect des droits des réfugiés et aux modalités d’exécution de ces opérations. Si l’objectif affiché reste la réintégration au Rwanda, la réalité sur le terrain traduit un profond sentiment d’abandon et d’inquiétude chez ceux qui ont été contraints de quitter, du jour au lendemain, ce qu’ils considéraient comme leur foyer.


Gloire MALUMBA.K

Jeudi 29 mai 2025 à 14:15

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