L’intensification des offensives menées par la rébellion du M23 dans le groupement de Binza, territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, a provoqué une nouvelle vague de déplacements massifs. Depuis plusieurs jours, des milliers d’habitants fuient les combats, contraints d’abandonner leurs villages dans des conditions extrêmement précaires.

Selon un notable de la région, cité par Radio Okapi, ce mouvement de fuite, amorcé le 12 juillet, s’est accéléré le vendredi 25 juillet. Les villages de Nyabanira, Kasave et Makoka figurent parmi les plus touchés. Les populations cherchent refuge dans les localités voisines de Kakondo, Shinda, Kisharu, Kiseguro et Kiwanja. Dépourvues de vivres et sans destination précise, elles fuient avant tout pour échapper aux violences.

D’après la même source, les combattants du M23 mèneraient une traque ciblée contre les membres des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), qu’ils soupçonnent de se cacher dans la zone. Le secteur, désormais hautement instable, est le théâtre d’affrontements récurrents opposant le M23, les groupes armés locaux Wazalendo et les FDLR. Pris au piège de ces violences, les civils en paient un lourd tribut.

« La zone est très compliquée. Quand les gens vont au champ chercher à manger, ils sont massacrés. Les populations quittent leur milieu sans savoir où aller, juste pour sauver leur vie », témoigne un habitant, cité par la radio onusienne.

Cette nouvelle crise humanitaire vient s’ajouter à celle qui touche déjà l’ouest du territoire de Rutshuru, notamment dans la chefferie de Bwito, également en proie à des combats.

Face à la dégradation rapide de la situation, des voix s’élèvent au sein de la société civile pour appeler à une réaction urgente des autorités congolaises et des partenaires humanitaires. Elles réclament la protection des civils, la documentation des violations des droits humains, ainsi que l’acheminement rapide d’une aide d’urgence aux personnes déplacées.


Gloire MALUMBA.K