Lors de la 3e Conférence interparlementaire africaine à Entebbe, Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale de la RDC, a lancé un appel urgent à l'unité et à la solidarité entre les nations africaines. Il a dénoncé l'indifférence de la communauté africaine face aux conflits meurtriers touchant des pays comme la RDC, le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
 

Le président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC), Vital Kamerhe, a lancé un appel fort à la solidarité africaine, s’inspirant des idéaux prônés par les pères de l’indépendance. Il a dénoncé la recherche d’enrichissement à travers la déstabilisation des pays voisins et fustigé le silence de la communauté africaine face aux conflits meurtriers qui secouent la RDC, le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Vital Kamerhe s’exprimait samedi 10 mai à Entebbe, en Ouganda, devant ses homologues africains, dans le cadre de la 3e Conférence interparlementaire africaine sur les défis mondiaux émergents.

Dans son discours, le président de l’Assemblée nationale congolaise a souligné que l’Afrique ne pourra atteindre la souveraineté alimentaire tant que les nations resteront passives face aux violences et aux guerres affectant plusieurs régions du continent.

« Comment pouvons-nous réfléchir au développement économique de l’Afrique lorsque la RDC est en proie à des conflits armés depuis des décennies ? Comment parler de progrès alors que la situation sécuritaire reste instable au Sud-Soudan, au Mali, au Niger ou encore au Burkina Faso ? Nous devons, en priorité, faire taire les armes sur le continent », a-t-il déclaré.

Pour lui, l’unité africaine passe par l’amour mutuel entre les peuples et la préservation des valeurs communes. « Nous partageons de nombreuses valeurs familiales et culturelles, ainsi qu’une souveraineté à protéger. Mais cela est impossible si nous permettons aux conflits de tuer nos citoyens et de déchirer nos liens interétatiques. Le développement économique et la stabilité politique sont les piliers de la cohésion africaine », a-t-il insisté.

Vital Kamerhe a également plaidé pour une véritable solidarité africaine, en phase avec les ambitions des pères fondateurs des indépendances. Il a réaffirmé que la souveraineté alimentaire dépend de la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), ainsi que d’une intégration régionale renforcée.

« Il faut construire des routes d’intérêt commun, des infrastructures, et des voies de desserte agricole. À l’échelle locale, l’intégration régionale doit permettre aux provinces de coopérer et d’échanger entre elles », a-t-il recommandé.

Selon lui, l’amélioration des conditions de vie en milieu rural, la formation, la santé et la valorisation des modèles culturels africains sont essentiels pour atteindre cet objectif. « Réaffirmer notre souveraineté, c’est aussi refuser que nos modèles familiaux soient diabolisés, notre culture méprisée et notre jeunesse déconnectée de ses valeurs », a-t-il conclu.

Enfin, Vital Kamerhe a insisté sur la nécessité pour les États africains de tourner le dos aux conflits afin de se consacrer pleinement à la promotion de leurs intérêts communs, tant sur le plan politique qu’économique et social.


Gloire MALUMBA.K