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Pacte social : l’OSEC vent debout contre la rencontre Tshisekedi-CENCO et se propose comme alternative
À gauche L’archevêque Léonard Matebwe reprenant de l'OSEC et à droite Donatien Nshole pour la CENCO
POLITIQUE

Pacte social : l’OSEC vent debout contre la rencontre Tshisekedi-CENCO et se propose comme alternative

L’Ordre Supérieur Épiscopal du Congo (OSEC) s’oppose fermement à la rencontre entre Félix Tshisekedi et la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), qu’il juge illégitime. L’archevêque Léonard Matebwe appelle à une représentation plus inclusive des confessions religieuses dans le processus de paix, tout en dénonçant l’échec du pacte social proposé par la CENCO et l’Église du Christ au Congo (ECC).





Alors que la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) attendent une audience avec le président Félix Tshisekedi pour lui soumettre le rapport final du Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble, l’Ordre Supérieur Épiscopal du Congo (OSEC) hausse le ton. Par la voix de son président général, l’archevêque Léonard Matebwe Lambalamba, l’organisation conteste la légitimité de l’initiative menée par le duo CENCO-ECC et demande au chef de l’État de ne plus les recevoir.

Dans une déclaration faite ce lundi 19 mai, l’archevêque Matebwe a exhorté le président Tshisekedi à ne plus accorder d’audience à ces deux institutions religieuses. Il estime que leur mission devrait être confiée à une structure plus neutre, comme l’OSEC ou d'autres plateformes représentatives de l’ensemble des confessions religieuses.

« Pour nous, la place de l’Église est d’accompagner les institutions en place (...) Le chef de l’État ne peut pas les recevoir seuls. S’il doit les recevoir, alors ce doit être en présence de toutes les confessions religieuses, car nous faisons tous partie de la société civile. Cette affaire concerne tous les Congolais, pas uniquement deux Églises. D’ailleurs, quelle est leur source de légitimité ? Elle est étrangère », a-t-il lancé.

Le duo ECC-CENCO accusé d’échec

L’archevêque Matebwe critique sévèrement la CENCO et l’ECC, qu’il accuse d’avoir échoué dans leur tentative d’instaurer un « pacte social pour la paix » en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs.

Selon lui, cette démarche manquait dès le départ de légitimité et de résultats concrets. « Cette initiative ne réussira pas. La CENCO, en qui nous avions pourtant confiance, a échoué », a-t-il affirmé.

Il pointe notamment l’absence d’un mandat clair du chef de l’État ou d’une institution habilitée, ce qui aurait, selon lui, compromis toute efficacité du processus. Malgré les nombreuses consultations menées à l’intérieur du pays et à l’étranger, l’OSEC déplore l'absence de retombées tangibles, notamment dans les zones en conflit à l’Est.

Pour l’organisation, le principal problème réside dans le manque d’inclusivité. Matebwe rappelle que le président Tshisekedi avait recommandé l’implication de toutes les confessions religieuses dans cette initiative de paix — une directive ignorée par la CENCO, selon lui.

« La CENCO agit de façon unilatérale, voire partisane. Elle s’est érigée en porte-parole de l’opposition », déplore-t-il.

Vers un ministère des Affaires religieuses ?

L’OSEC plaide pour la création, dans le futur gouvernement d’union nationale, d’un ministère des Affaires religieuses. Ce département aurait pour mission de réguler les initiatives confessionnelles et de mieux coordonner leurs actions avec les autorités étatiques. Une telle structure, selon l’archevêque, permettrait d’éviter les dérives observées actuellement et d’assurer une gouvernance religieuse plus transparente et inclusive.

Une guerre qui perdure, un peuple qui souffre

Au-delà des divergences institutionnelles, l’OSEC exprime sa vive inquiétude face à la persistance de l’insécurité dans l’Est de la RDC.

« Les gens meurent chaque jour. La guerre continue, elle s’aggrave même. On se demande à quel jeu joue la CENCO. Il aurait fallu commencer par faire taire les armes avant de prêcher la paix. Leur initiative manque d’impact, de coordination et surtout d’inclusivité », a martelé Matebwe.

La CENCO-ECC maintient sa position

De leur côté, la CENCO et l’ECC, réunies en assemblée plénière le 16 mai dernier, défendent la légitimité de leur démarche. Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, a déclaré que le rapport final, fruit de plusieurs mois de consultations auprès d’acteurs politiques, sociaux et religieux, aussi bien nationaux qu’internationaux, est prêt. Il attend simplement l’audience présidentielle promise.

« Le chef de l’État avait salué cette initiative lors de son lancement et il nous a promis une audience. Nous restons patients », a-t-il affirmé.


La CENCO et l’ECC prévoient par ailleurs de lancer, dès la semaine prochaine, un appel à manifestation d’intérêt auprès de chercheurs et experts congolais en vue de préparer les ateliers thématiques du futur forum national. Les deux institutions insistent sur la nécessité d’une véritable inclusivité.

« Sans les partis au pouvoir et sans l’implication de toutes les confessions religieuses, ce forum restera une simple table ronde symbolique », a averti Mgr Nshole.

Gloire MALUMBA.K

Mardi 20 mai 2025 à 08:34

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