En marge de la Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs, tenue à Paris, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a qualifié, jeudi 30 octobre, la crise humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) de « tragédie prolongée », directement liée aux actions militaires du groupe armé AFC/M23. Selon lui, il s'agit d’une crise ayant déplacé des millions de femmes, d’hommes et d’enfants, détruit des vies, brisé des familles, affaibli le tissu social et compromis l’avenir d’une génération entière.
« La crise humanitaire en République démocratique du Congo est directement liée aux actions militaires du groupe armé AFC/M23, soutenu sur les plans logistique, financier et opérationnel par le Rwanda, en violation flagrante de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de mon pays », a-t-il déclaré.
Félix Tshisekedi a également rappelé à l'assemblée que la RDC figure parmi les pays les plus durement touchés par les déplacements internes, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Il a appelé à un engagement financier additionnel, ciblé et prévisible pour répondre aux besoins urgents : soins d’urgence, sécurité alimentaire, abris, protection des survivantes de violences sexuelles et accès à l’eau potable.
Le président congolais a souligné que ce financement ne devait pas être considéré comme une aide ponctuelle, mais comme un investissement essentiel pour prévenir l’effondrement humanitaire d’une région stratégique pour la stabilité du continent. Il a également plaidé pour un accès humanitaire immédiat, sécurisé et durable, condition indispensable pour acheminer soins, nourriture, eau, abris et assistance psychologique aux populations piégées par le conflit.
Sur le plan politique, Félix Tshisekedi a exhorté les partenaires internationaux à soutenir l’application effective de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies et à exiger le retrait de l’AFC/M23 des zones occupées ainsi que le départ des forces étrangères du territoire congolais.
« Toute paix durable commence par la fin de l’occupation d’une partie du territoire congolais. Là-dessus, il ne peut y avoir ni double langage, ni compromis moral », a martelé le président congolais.
En conclusion, Félix Tshisekedi a lancé un appel vibrant à la conscience internationale : « Derrière chaque statistique, il y a un enfant qui dort sous une bâche, une mère qui a fui avec son enfant, une communauté qui refuse de mourir. Ce que nous demandons, c’est la vérité, la justice et la paix. Une paix durable. La République démocratique du Congo prend ses responsabilités. Nous vous demandons de prendre les vôtres. »
Bénédicte MATASA

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