POLITIQUE
Patrick Muyaya : «L’intégration des ex-M23 dans les FARDC se fera au cas par cas »
Le gouvernement congolais clarifie sa position sur un sujet hautement sensible : l’intégration des anciens combattants du M23 au sein des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Invité ce lundi 7 juillet sur les ondes de Radio Okapi, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a affirmé que cette opération, si elle devait avoir lieu, se ferait strictement « au cas par cas ».
Dans un contexte où la question divise l’opinion publique et alimente les débats politiques et sécuritaires, le porte-parole du gouvernement a été formel : « Quand on aura fini de discuter avec le M23 pour tout ce qui concerne les questions militaires de ce genre, il n’y aura jamais plus de brassage, ni de mixage, mais une intégration au cas par cas en suivant un processus, en vérifiant votre casier judiciaire. »
Cette déclaration vient balayer les craintes d’une répétition des schémas du passé, notamment ceux observés sous le régime de Joseph Kabila, lorsque des vagues d’anciens rebelles avaient été incorporées dans l’armée sans réel filtrage. De telles intégrations, souvent qualifiées de compromissions, sont aujourd’hui pointées du doigt comme l’une des causes majeures de la fragilité structurelle de l’armée congolaise.
En optant pour une approche sélective, le gouvernement Tshisekedi cherche à rassurer la population tout en affirmant une volonté de réforme institutionnelle. « Nous avons tiré des leçons du passé », semble dire en filigrane le ministre, qui appelle à une vigilance accrue dans toute tentative de réintégration de groupes armés.
Cependant, cette position ne fait pas l’unanimité. Tandis que certains y voient un pas vers la professionnalisation des FARDC, d’autres redoutent que le flou autour des discussions avec le M23 ne débouche sur des arrangements politiques au détriment de la justice et de la sécurité nationale.
Dans tous les cas, la question de l’intégration des ex-combattants rebelles reste l’un des enjeux les plus délicats du processus de pacification de l’Est du pays. L’option « au cas par cas » proposée par Patrick Muyaya pourrait bien redéfinir les règles du jeu – à condition que la volonté politique s’accompagne de mécanismes de contrôle rigoureux.