POLITIQUE
Poursuites contre Kabila : Le FCC dénonce une violation de la Constitution
Kinshasa, 3 mai 2025– Le Front Commun pour le Congo (FCC)
s’élève contre les poursuites judiciaires annoncées à l’encontre de Joseph
Kabila, ancien président et autorité morale de la plateforme. Dans un
communiqué percutant, le FCC qualifie cette initiative d’« attaque politisée »
et appelle à la mobilisation générale du peuple congolais.
Ce coup de tonnerre intervient après l’annonce du ministre
de la Justice, qui a ordonné à la justice militaire d’ouvrir une procédure
judiciaire contre Kabila, tout en demandant la levée de ses immunités
parlementaires. Le FCC dénonce ce qu’il considère comme une « grave dérive
autoritaire » du régime actuel, affirmant que cette décision constitue une
violation flagrante des droits d’un ancien chef d’État.
Une violation constitutionnelle ?
Selon l’article 104, alinéa 7 de la Constitution, Joseph
Kabila bénéficie du statut de sénateur à vie, un droit que le FCC soutient ne
peut être remis en question pour des motifs politiques ou judiciaires. Le parti
rappelle également que toute procédure contre un ancien président doit
respecter la Loi n°18/021 du 26 juillet 2018, qui stipule qu’un vote à la
majorité des deux tiers du Parlement réuni en Congrès est nécessaire.
Le FCC qualifie ces poursuites de « stratégie de provocation
» visant à miner l’autorité d’un homme d’État qui, selon eux, a toujours agi
dans le respect des institutions. Cette annonce, qui coïncide avec le retour
prévu de Kabila au pays après un « exil forcé », renforce l’idée d’un motif
politique derrière cette action judiciaire.
Raymond Tshibanda N'Tungamulongo, président de la cellule de
crise du FCC, a fustigé la duplicité du régime actuel, qui, selon lui, cherche
à plaire aux puissances étrangères tout en réprimant ses opposants. Il avertit
que « ce comportement, digne de véritables pyromanes, pousse de plus en plus de
citoyens à l’exil ou à envisager d’assumer leur devoir républicain », en
référence à l’article 64 de la Constitution, qui évoque le devoir de résistance
à l’oppression.
Le FCC appelle la population congolaise à se rassembler pour
« faire barrage à la dictature » et défendre les libertés fondamentales. Cette
nouvelle tentative d’intimidation, selon eux, vise à détourner l’attention des
crises sécuritaires et de gouvernance qui frappent le pays.
La situation reste tendue à Kinshasa, et l’avenir politique
de Joseph Kabila pourrait bien dépendre de la réponse du peuple congolais face
à cette offensive judiciaire.
Samuel
Nakweti