La Cour de cassation de Kinshasa a annoncé, ce mercredi 27 août, le report du verdict très attendu dans le procès de l’ancien ministre de la justice, Constant Mutamba. Les juges ont estimé ne pas être en mesure de rendre leur arrêt et ont renvoyé l’affaire à une date ultérieure.

L’audience s’est déroulée dans un climat particulièrement tendu. Autour du Palais de justice, dans la commune de la Gombe, un imposant dispositif policier avait été déployé pour prévenir tout débordement. Malgré ces précautions, des échauffourées ont éclaté entre partisans du prévenu et forces de l’ordre, notamment à proximité du camp Luano, dans la commune de Kintambo.

À l’intérieur de la salle d’audience, avocats, proches et curieux attendaient le jugement, tandis qu’à l’extérieur, des dizaines de policiers assuraient une surveillance étroite du périmètre.

La veille, le parquet général avait interdit tout rassemblement de soutien et mis en garde contre les menaces visant les magistrats. « Quiconque oserait menacer les juges sera arrêté », avait averti le ministère public dans un communiqué.

Constant Mutamba est poursuivi pour tentative de détournement de 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison moderne à Kisangani. Le parquet a requis dix ans de travaux forcés, assortis d’une inéligibilité de dix ans, de l’exclusion définitive des fonctions publiques et de la privation du droit à une libération conditionnelle.

L’ancien ministre rejette ces accusations, qu’il qualifie de « complot politique » visant à l’écarter de la scène nationale. Ses avocats demandent son acquittement au bénéfice du doute, arguant que les éléments avancés par l’accusation ne suffisent pas à établir sa culpabilité.

Gloire MALUMBA.K