Le président de la République, Félix Tshisekedi, a décidé ce lundi 7 avril de suspendre sans délai, et jusqu'à nouvel ordre, tout contrat, démarche ou proposition de lobbying passé ou envisagé entre la RDC et des entités, firmes ou cabinets américains spécialisés dans ce domaine. Cette décision concerne notamment le contrat signé avec la firme Earhart Tumer LLC.

Selon le Chef de l’État, dans le cadre de la volonté mutuelle de relancer les partenariats stratégiques entre les deux administrations, la République démocratique du Congo (RDC) entend privilégier des échanges directs avec la nouvelle administration américaine, par le biais de canaux officiels et autorisés.

Il a, par ailleurs, réaffirmé son attachement à des relations solides et durables, fondées sur la coopération et l’amitié entre les États-Unis d’Amérique et la RDC.

Cette mesure intervient alors que les États-Unis s’étaient déjà dits prêts à engager des discussions sur des partenariats relatifs aux minerais stratégiques avec la RDC. Une position exprimée le dimanche 9 mars par le département d’État, après qu’un sénateur congolais eut pris contact avec Washington pour proposer un accord en échange d’un appui en matière de sécurité.

La RDC, qui regorge de ressources telles que le cobalt, le lithium et d'autres minerais rares, fait face depuis plusieurs semaines à une offensive de grande ampleur menée par les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), soutenus par le Rwanda dans l’Est du pays. À Kinshasa, l’idée d’un accord avec Washington, inspiré de celui en discussion avec l’Ukraine, gagne du terrain, rapporte Le Monde.

Toutefois, le président Félix Tshisekedi a affirmé, dans une interview accordée au Figaro, qu’il ne comptait pas « brader les minerais », mais qu’il recherchait un partenariat équilibré, incluant la transformation locale des ressources et la création de valeur.

De son côté, le département d’État américain a confirmé sa disposition à discuter avec Kinshasa d’une coopération sur l’exploitation des minerais stratégiques, tout en envisageant un soutien sécuritaire à la RDC.

Notons que l’éventualité d’un accord entre la RDC et les États-Unis, portant sur l’échange de l’exploitation des ressources minérales stratégiques contre une aide sécuritaire, suscite de vives réactions au sein de la sphère socio-politique congolaise. Cette perspective intervient dans un contexte marqué par une agression persistante dans l’Est du pays, attribuée au Rwanda via la rébellion du M23.

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