Lors du Conseil de sécurité de l’ONU ce vendredi, la ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a précisé que la diplomatie n’est pas un « choix par défaut » face à l’agression rwandaise, mais l’expression de la responsabilité et du respect du droit international par la RDC.
« La diplomatie n’est pas pour nous un choix par défaut. Elle est l’expression de notre responsabilité d’État et de notre respect du droit international », a-t-elle déclaré. Selon elle, ce choix volontaire n’est ni une concession ni un signe de fragilité, mais reflète la foi de la RDC dans les mécanismes multilatéraux qui peuvent encore ramener la paix.
La ministre a rappelé que cette démarche repose sur la confiance envers les États-Unis, principal facilitateur du processus de Washington, l’État du Qatar, garant du processus de Doha, et le processus de Luanda, guidant désormais l’action de l’Union africaine conduite par le Togo. « La RDC continue d’agir avec bonne foi », a-t-elle ajouté.
Thérèse Kayikwamba a ensuite dénoncé les tentatives de manipulation politique et les violations répétées de la résolution 2773 ainsi que des accords de Washington (27 juin et 4 décembre), du cadre de Doha et du cadre d’intégration économique régionale. « Aujourd’hui, c’est la crédibilité de tous ces processus et de leurs garants qui est en jeu (…) Nous arrivons à un moment de vérité : soit l’ordre international accepte d’être ouvertement mis à l’épreuve par le Rwanda, soit le Conseil assume ses responsabilités », a-t-elle averti.
Elle a également souligné les conséquences de l’impunité sur le peuple congolais : « Le cessez-le-feu exigé par la résolution 2773 n’a pas été respecté. Les forces étrangères, c’est-à-dire les Forces de défense rwandaise, demeurent sur le sol congolais et des civils continuent à être ciblés. L’accès humanitaire est entravé, la désinformation est utilisée pour protéger les criminels. »
Dans ce même contexte, la ministre a insisté sur la nécessité de la redevabilité pour préserver la crédibilité des processus de Washington, Doha et de la facilitation africaine : « Sans conséquence, les accords n’ont aucun effet. Sans conséquence, l’engrenage de la violence se poursuivra. Lorsqu’il n’y a pas de sanction, l’impunité devient la politique. »
Elle a conclu par un appel direct au Conseil de sécurité : « Une nouvelle ville est tombée, une administration parallèle s’est consolidée, des milliers de familles ont fui, d’autres ont été tuées, violées, terrorisées. Même la MONUSCO, avec ses casques bleus et son personnel civil, a été pris pour cible. »
Rédaction

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