Une rencontre tripartite est prévue jeudi 4 décembre à la Maison Blanche entre les présidents Donald Trump, Félix Tshisekedi et Paul Kagame. L’accord, initialement paraphé le 27 juin par les ministres des Affaires étrangères des deux pays sous l’égide des États-Unis, sera formellement signé lors de ce rendez-vous historique.

Selon le programme officiel, la cérémonie débutera à 11h, heure locale, à la Maison Blanche. Donald Trump accueillera Félix Tshisekedi, suivi de Paul Kagame à 11h10 pour une brève rencontre trilatérale dans le Bureau ovale, en présence uniquement des ministres des Affaires étrangères. L’entérinement officiel de l’accord se déroulera ensuite à l’United States Institute of Peace. Huit chefs d’État et autres représentants institutionnels – Angola, Burundi, Kenya, Qatar, Togo, Ouganda, Émirats arabes unis et le président de la Commission de l’Union africaine – assisteront à l’événement, soulignant son importance historique.

Le texte de l’accord comprend cinq dispositions principales : le respect de l’intégrité territoriale, la cessation des hostilités, le désengagement et le désarmement des groupes armés non étatiques, l’intégration conditionnelle de ces groupes, et la création d’un cadre de coopération économique régionale entre Kinshasa et Kigali. Il traite également des groupes armés actifs dans la région, notamment les FDLR et l’AFC/M23, en prévoyant que les deux pays s’abstiendront de tout soutien. Un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, incluant le Concept des Opérations (CONOPS) et le cadre d’échange de renseignements négocié à Luanda en octobre 2024, est également prévu.

Rappelons que, lors d’un discours à la diaspora congolaise en Serbie le 28 novembre, le président Tshisekedi avait précisé les contours de l’accord : « Je me rendrai à Washington pour entériner l'accord signé avec le Rwanda sous l'égide des États-Unis, rendu public en toute transparence. Mais ne vous laissez pas berner : on ne fera ni brassage ni mixage. »

Il a également insisté sur l’intégration régionale, prioritaire depuis son accession au pouvoir mais freinée par des obstacles : « Concernant l’accord d’intégration régionale, sachez qu’il n’y a rien de nouveau. L'intégration régionale, c'est tout ce que j’ai désiré dès mon accession au pouvoir, mais ils nous ont poignardés dans le dos en 2022. » Pour le chef de l’État, le respect de l’accord suppose des engagements clairs : « Le respect des accords implique le respect de la souveraineté de notre pays, le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais et le rétablissement de la confiance mutuelle. On ne fait pas de commerce régional sans paix ni confiance rétablie. »

Contexte et tensions persistantes

Malgré les avancées diplomatiques soutenues par Washington pour stabiliser la région et sécuriser les ressources minières, des tensions demeurent. Kinshasa exige un retrait préalable des troupes rwandaises et le respect de sa souveraineté, tandis que Kigali accuse la RDC d’ajouter des conditions et de retarder le processus. Entre-temps, les violences se poursuivent dans l’Est du pays, à la veille de la rencontre, malgré l’accord visant à stopper le soutien rwandais au M23, notamment dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.


Gloire MALUMBA.K