RDC-Rwanda : Washington dénonce une « violation claire » des accords et menace de prendre des mesures

Les États-Unis ont vivement dénoncé, samedi 13 décembre, les actions attribuées au Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), qu’ils qualifient de « violation claire » des accords de Washington récemment conclus sous leur médiation. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a averti que son pays n’excluait pas de prendre des mesures pour faire respecter les engagements pris.

Dans un message publié sur le réseau social X, le chef de la diplomatie américaine a estimé que « les actions du Rwanda dans l’est de la RDC constituent une violation flagrante des accords de Washington », signés le 4 décembre dernier. Il a assuré que les États-Unis entendaient agir afin de garantir le respect des promesses faites à l’administration américaine, sans toutefois préciser la nature des actions envisagées.

Les Accords de Washington pour la paix et la prospérité, paraphés par les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, visaient à mettre un terme aux violences persistantes dans l’est congolais. Présenté comme une avancée majeure, ce cadre engageait notamment les parties à cesser tout soutien aux groupes armés opérant dans la région.

Mais sur le terrain, la situation s’est rapidement détériorée. Les combats se sont intensifiés ces derniers jours, marqués par la prise de la ville stratégique d’Uvira par le mouvement armé M23, accusé par Kinshasa et Washington de bénéficier du soutien de Kigali. Cette progression a ravivé les craintes d’un embrasement régional.

Les autorités américaines, relayées par leur ambassadeur auprès des Nations unies, Mike Waltz, accusent le Rwanda d’apporter un appui militaire direct au M23, incluant un soutien logistique, la fourniture d’équipements lourds, une assistance en formation, ainsi que la présence de soldats rwandais aux côtés des rebelles dans l’est de la RDC.

Marco Rubio et plusieurs responsables américains ont exprimé leur vive inquiétude face à cette escalade, qu’ils jugent contraire aux engagements pris dans le cadre de l’accord de paix. La progression du M23 dans le Sud-Kivu a également provoqué d’importants déplacements de populations, aggravant une situation humanitaire déjà critique.

À Washington, la majorité républicaine de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants a, de son côté, appelé Kigali à respecter pleinement ses engagements, rappelant que ceux-ci « ne sont pas optionnels ».

Si l’accord de Washington avait suscité un espoir prudent à Kinshasa, à Kigali et au sein de la communauté internationale, la reprise des combats et les accusations de violations répétées mettent en lumière la fragilité de sa mise en œuvre et les obstacles persistants à l’instauration d’une paix durable dans cette région meurtrie de l’Afrique centrale.

Gloire MALUMBA.K